Les électeurs ont perdu confiance dans le discours des leaders islamistes Au rythme des échéances électorales successives, c'est la descente aux enfers des islamistes qui se confirme. Le désarroi des islamistes lors des différentes courses aux élections continue de s'exprimer à travers de nombreux indices. Le dernier en date est visible à travers l'analyse des candidatures déposées en vue du vote d'aujourd'hui. Au titre de l'élection des membres des APC, on trouve que sur 8 405 listes, dont 7 969 déposées par 52 partis politiques, les islamistes, n'étant plus assurés de leur succès en solo, ont préféré faire recours aux alliances. Les islamistes ne se contentent pas de l'Alliance Algérie verte qui a présenté 248 listes. On trouve aussi des alliances entre le MSP et El Islah à travers 8 listes. Même le RND a cédé à cette mode en confectionnant une liste avec le MSP et il en a fait de même avec Ennahda. Ce dernier a conclu une autre alliance avec El Islah. Au titre de l'élection des membres des APW, l'Alliance Algérie verte présente 20 listes tandis que les autres partis islamistes ont aussi choisi ce mode de désignation des candidats. Mais il n'est pas sûr que cette stratégie puisse leur être d'un grand secours. Au vu du nombre réduit des candidatures, ils ne peuvent pas prétendre à un raz-de-marée sur l'ensemble du territoire. Même dans les APC et APW qu'ils briguent, ils ne sont pas assurés d'obtenir le suffrage des électeurs. Il est même certain qu'ils enregistreront un recul par rapport aux élections locales de 2007. Le premier parti islamiste, le MSP, était classé quatrième avec 10,69% des voix et 1 495 élus, soit loin derrière le FLN, le RND et le FNA. En 2002, les élections locales avaient déjà fait figure de témoignage de la régression des partis islamistes. El Islah avait obtenu 39 communes et une APW et le MSP 19 communes alors qu'Ennahda a pris les commandes dans une commune. Ils avaient rassemblé un million sept cent mille voix. Loin des quelques trois millions d'électeurs des précédents scrutins. En 1997, les partis islamistes n'étaient pas plus chanceux et ils n'ont pu décrocher des majorités confortables aux APC et APW. Sept ans après les élections de 1990 lors desquelles l'ex-FIS a raflé la majorité des APC, l'heure n'est plus à l'euphorie. Les partis de cette mouvance n'ont jamais pu égaler, non plus, le résultat des législatives obtenu par le même parti. Les résultats des élections législatives du 10 mai dernier n'ont fait que confirmer la régression de ce courant dans les institutions. Cela ne veut nullement dire qu'il s'efface aussi de la société. Ses adeptes choisissent seulement d'autres supports pour subsister. Mais certains partis, à l'instar de celui créé par Abdallah Djaballah, préfèrent rester en dehors de la course électorale pour éviter de subir un désaveu public. En mai, l'Alliance de l'Algérie verte (Islah, Nahda, MSP) est arrivée à la troisième position avec 48 sièges à l'APN. Le Front national algérien a obtenu 9 sièges et Al Adala a eu un score moindre avec 7 députés. Le Front du changement d'Abdelmadjid Menasra a décroché 4 sièges. Ces résultats illustrent la régression des islamistes comparativement aux élections de 2007. Le MSP avait alors obtenu, à lui seul, 2 sièges avec 552.104 voix. Le Mouvement Ennahda a obtenu 5 sièges et le Mouvement Islah 3 sièges seulement. En 2002 et en 1997 il y a eu d'autres législatives. En 2002, le MSP n'a obtenu que 38 sièges. C'est moitié moins par rapport à celles de 1997 avec 69 sièges. Les autres partis islamistes avaient connu des résultats qui n'étaient pas aussi élevés. Et c'est un score tout aussi bas qui est prédit lors du scrutin d'aujourd'hui. Les électeurs ont perdu confiance dans le discours des leaders islamistes à l'instar de Bouguerra Soltani. Mauvais perdants, les islamistes crient à la fraude pour justifier leur dégringolade auprès des électeurs. Si cette tendance se poursuit, c'est à un hiver islamiste qu'il faudrait s'attendre ce qui contraste fortement avec l'arrivée au pouvoir des islamistes des autres pays arabes.