El Islah a désigné, suite aux élections primaires qui se sont déroulées hier, trois candidats potentiels aux sénatoriales sur sept postulants. L'élu final, qui représentera le parti, sera connu lundi prochain. Sans ordre de classement, les votants ont plébiscité Laouar Staihi, vice-président de l'APC de Skikda et très proche disciple de Djaballah, M. Bourouroti, président de l'APW, et enfin M. Atoui, membre de l'APW et malheureux perdant aux primaires sénatoriales précédentes. Ce vote a été cependant ponctué de plusieurs chuchotements, car en voulant sauver les apparences et éviter que les querelles intestines locales n'explosent au grand jour, El lslah s'est finalement pris à son propre jeu en amplifiant, à première vue, le gouffre entre ses propres partisans. Le mode retenu par le parti pour les primaires n'a pas fait l'unanimité au sein de ses propres partisans puisque le nombre de voix obtenues par l'ensemble des candidats n'a pas été divulgué ni rendu public et les organisateurs se sont juste contentés de rapporter les noms des trois candidats retenus et les quatre éliminés sans classement, ni aucune autre précision. « Ce sont là les orientations des instances centrales et nous avions à les appliquer », commentera M. Benyoucef, député d'EI Islah et premier responsable des primaires, qui ajoutera : « Le vote s'est déroulé dans de très bonnes conditions, le scrutin a permis de désigner trois premiers candidats potentiels qui rencontreront lundi prochain les responsables du parti, suite à quoi l'élu du Mouvement sera désigné. » Selon des sources du parti qui assistaient aux primaires, ce procédé a été longuement et « bruyamment » débattu par les membres du parti. Certains le qualifient même d'antidémocratique alors que d'autres estiment que c'était le meilleur procédé pour éviter la dispersion des rangs. Autre détail important, l'atmosphère bc-bg qui a précédé le vote s'est vite dissipée à l'annonce des résultats et le huis clos imposé par les organisateurs n'empêchera pas les bribes du mécontentement de se colporter. « Ce résultat est discutable et le mode de vote retenu est pour le moins bizarre », rapportera en aparté M. Dhili, maire de Skikda et candidat déchu aux sénatoriales. Avec ces trois candidats, Djaballah semble chercher à disposer d'une large manœuvre de négociations en vue d'éventuelles alliances. De ce fait, la désignation finale de son candidat se fera d'abord au son de ce qui se trame localement. A ce sujet, les contacts locaux avec le RND et le MSP sont officiellement confirmés par M. Benyoucef qui a même estimé, lors d'une rencontre avec El Watan, qu'« à ce jour, ces négociations nous paraissent assez satisfaisantes. Nous avons même des contacts avec le FLN, mais ils seront au niveau central ».A l'ombre de ces données, la bipolarité imprégnera désormais les futures sénatoriales à Skikda où seuls le FLN et El Islah pourront se permettre le luxe d'user d'une arène où tout reste possible. Enfin presque tout, car minés tous deux par des dissensions, ils risquent de perdre « in situ » ce qu'ils glaneront chez les autres.