Le problème de l'orientation scolaire reste une question centrale dans le fonctionnement et la gestion de tout système éducatif. Il doit être introduit et considéré en tant que tel lors de la définition de toute politique éducative. Et une place de choix doit lui être réservée, car c'est de l'orientation que dépendent en grande partie l'efficacité et le rendement des établissements scolaires. Malgré les efforts déployés jusque-là, on constate chez nous, que les autorités concernées n'accordent pas assez d'importance à l'action d'orientation en milieu scolaire. Et pourtant, c'est une question de justice qui consiste à offrir à chacun des enfants scolarisés, toutes les possibilités de développement et de réalisation de soi. Il s'agit aussi de mettre chacun à la place qui lui convient pour qu'il puisse, à l'avenir, bien s'intégrer sur le plan professionnel et mieux servir la société. L'action de l'orientation doit intervenir très tôt dans la vie scolaire des jeunes enfants. Et pour réussir, cette action doit rester durant toute la vie scolaire de l'individu et même durant toute sa formation. On doit prendre en considération les aptitudes individuelles et s'appuyer dessus. Et c'est aussi un travail d'équipe : les spécialistes du domaine et les enseignants doivent intervenir ensemble, en harmonie et de façon coordonnée et concertée. Les maîtres d'école et les professeurs doivent recevoir une formation ou du moins un entraînement au travail psychologique lié à l'orientation, intégré à leur préparation pédagogique et scientifique. Il faut que chaque enseignant soit capable de collaborer au travail de l'orientation, en connaissance de cause. L'orientation scolaire des enfants est une chose capitale et trop importante, pour la laisser entre les mains d'une seule personne aussi qualifiée soit-elle ! Pour réussir, l'examen d'un enfant en vue de son orientation doit comprendre au moins les quatre parties suivantes qui, elles, exigent le recours à plusieurs spécialistes : a- Un examen médical, dont les résultats sont à consigner dans une fiche médicale à intégrer au dossier scolaire. On y consignera les données générales de l'enfant portant sur la taille, le poids, la vue, l'ouïe, par rapport à son âge et à ses camarades du même âge. On y portera aussi les antécédents médicaux et les séquelles éventuelles. Le médecin y notera son avis sur l'évolution future probable de la santé de l'enfant. b- Une bonne enquête socio-familiale à faire faire par une assistante sociale, qui doit donner des indications sur les conditions de vie et de famille de l'enfant (relations parentales, conflits éventuels...) sur les revenus ainsi que le niveau socio-économique des parents. c- Un examen psychologique, de type analytique, pour mieux faire ressortir les traits saillants qui constituent le profil psychologique de l'enfant, en mesurant son degré d'intelligence et son adaptabilité. C'est l'examen le plus difficile à mener, surtout quand il s'agit d'enfants retardés. Et aussi quand on considère le peu de formation reçue dans ce domaine, par les « conseillers d'orientation » qui sont composés de profils disparates. Et il faut bien se garder à ce niveau de confondre « inadaptation scolaire » et « retard intellectuel ». Le dépistage ou le repérage (qui est une étude psychologique préventive), doit concerner tous les nouveaux enfants, dès le début de leur scolarité. L'examen psychologique doit permettre de mettre en évidence : • Des déficiences peu ou pas apparentes. • Des inaptitudes qui risquent de perturber ou de bloquer l'enfant, en fonction des difficultés familiales et/ou scolaires. • Des troubles préexistants et de toute nature. Nous avons souligné plus haut que le travail de l'orientation est un travail d'équipe. D'où l'importance de la coopération et des contacts entre les « éducateurs pédagogues » et les « orienteurs psychologues ». Malheureusement, il y a un manque flagrant de contact entre ces deux équipes. Cette défaillance est d'abord préjudiciable à l'enfant, qui est pourtant leur « objet commun » ! Les incompréhensions interprofessionnelles entre les deux corps nuisent à l'enfant : ces « antagoniste »s se reprochent mutuellement une méconnaissance réciproque de leur métier. Les autorités scolaires (administrative et pédagogique), doivent tout faire pour mettre un terme à ces clivages, qui sont dûs surtout à un manque d'information. En résumé, si les examens psychologiques sont bien menés, ils peuvent aider à la réalisation d'une orientation scolaire sûre et efficace. Et les buts de la psychologie appliquée en milieu scolaire sont : • Le repérage des enfants inadaptés. • L'orientation scolaire qui consiste en une aide à une meilleure adaptation dès le départ et en cours de scolarité. • L'aboutissement à l'« orientation professionnelle », au moyen de l'information sur le métier et le monde du travail et par l'éducation des choix et la construction de projet professionnel d'avenir. Il est bon de préciser que l'orientation scolaire reste différente de l'orientation professionnelle. Il ne faut pas les confondre. Mais de proche en proche, la première conduit à la seconde. Et nous reviendrons plus tard sur les difficultés et la complexité de l'orientation et de la formation professionnelles. Alger, novembre 2006