Alors que les responsables rassurent sur les quantités de lait distribuées aux producteurs, l'Association de protection du consommateur parle de pénurie et de détournement. L'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce) dénonce «le flou» dans la gestion du dossier relatif au lait subventionné. «Le consommateur est la seule victime puisqu'il est touché directement par la pénurie qui contredit les déclarations rassurantes des différents responsables concernés par ce dossier», souligne Mustapha Zebdi, président de l'Apoce, dans une déclaration faite hier à El Watan. Ce dernier se réfère au discours développé par les différents responsables du secteur de l'agriculture et de l'Office interprofessionnel du lait assurant que «les quotas de la poudre destinés aux laiteries n'ont pas été revus à la baisse, ce que contredit la réalité sur le terrain. Chaque jour nous constatons la pénurie de ce produit de grande importance pour les ménages à revenus moyens, qui n'ont pas accès au lait subventionné», tranche le président de l'Apoce. L'association dénonce en outre «l'inertie» des différents services de contrôle au niveau du ministère de l'Agriculture. Car, selon la même association, «les déclarations du ministère de l'Agriculture et du directeur général de l'Onil sur le détournement de quantités de poudre pour la production des dérivés du lait et sur le gaspillage n'ont pas été suivies par une enquête et des mesures pour sanctionner les auteurs de ces délits», constate M. Zebdi, déplorant que «la réduction des quotas de poudre destinés aux laiteries soit le seul moyen pour rationaliser les dépenses de l'Onil». L'Apoce se réfère aux raisons avancées par les distributeurs de lait, désignant la réduction des quotas comme unique raison de la pénurie du lait en sachet sur le marché. «L'Apoce demande une enquête sur le détournement de la poudre de lait.» L'association estime qu'«il y a des brèches utilisées à différents niveaux pour le détournement de la poudre». L'Apoce revendique également «le bilan de la politique d'encouragement de la production du lait cru». Dans une déclaration faite il y a quelques mois à El Watan, Fathi Messar, directeur général de l'ONIL, pointait du doigt «une pression provoquée par les parties dérangées» par les mesures de contrôle engagées par l'Office pour s'assurer que la poudre de lait subventionnée était bel et bien destinée à produire du lait pasteurisé en sachet écoulé à 25 DA/litre, subventionné par l'Etat. Les mesures de contrôle et de traçabilité «dérangeraient les intérêts de ceux qui utilisent la poudre de lait subventionnée pour produire des dérivés, tels que le lait caillé et le petit-lait (raïb et l'ben) et autres en multipliant à plusieurs reprises le prix du litre produit à moindre coût», avait déclaré M. Messar.