Le tribunal correctionnel de Paris juge depuis hier matin dix islamistes, accusés d'avoir voulu commettre un attentat à Strasbourg en décembre 2002. Le procès doit prendre fin au mois de décembre. Ils risquent dix ans de prison. Dix islamistes radicaux, membres présumés du « groupe de Francfort, soupçonnés d'avoir préparé un attentat déjoué in extremis contre le marché de Noël de Strasbourg en décembre 2000, comparaissent depuis hier devant le tribunal correctionnel de Paris. Ce sont des moudjahidine entraînés pour perpétrer des attentats dans des pays occidentaux », selon la justice allemande. Les dix hommes sont poursuivis pour leur appartenance à une « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Ils encourent de 10 à 12 ans de prison. Selon la justice, ils étaient directement liés à Oussama Ben Laden. Le début du procès a commencé par un incident. L'avocate de Slimane Khalfaoui, Me Isabelle Coutant-Peyre, a dénoncé « les fouilles humiliantes » subies par les prévenus à leur arrivée au palais de justice de Paris. « Pour des raisons de sécurité, ces mesures me paraissent indispensables », a rétorqué la présidente. L'audition d'hier s'est résumée à la déclinaison des identités des prévenus. Retour sur l'affaire. Les 25 et 26 décembre 2000, la police allemande procédait à une série d'arrestations dans deux appartements de Francfort (ouest), où elle avait saisi des documents, des armes et des matériaux pouvant servir à la fabrication d'explosifs. Pour la police allemande, les prévenus voulaient commettre un attentat contre le marché de Noël de Strasbourg. Les accusés réfutent cette accusation et affirment vouloir s'attaquer à une synagogue vide. Sur une vidéo saisie par la police allemande, on entend des voix qui parlent de « cathédrale des ennemis de Dieu », en filmant la cathédrale de Strasbourg.Quatre membres du groupe ont déjà été condamnés en mars 2003 en Allemagne à des peines allant de dix à douze ans de prison ferme. Le cerveau présumé de l'attentat avorté, l'Algérien Mohamed Bensakhria, appréhendé en juin 2001 à Alicante en Espagne, était présent au procès. De notre bureau