D'anciens membres du GIA de Chlef, soupçonnés d'avoir projeté de commettre des attentats en France en 2001, encourent des peines allant jusqu'à dix ans de prison. Ils seraient liés au réseau d'Oussama Ben Laden. Entre trois et dix ans d'emprisonnement ferme ont été requis jeudi soir à l'encontre des 27 prévenus du procès dit des « filières tchétchènes » que le parquet a accusés d'avoir voulu « porter le jihad en Occident » en projetant de commettre des attentats en France en 2001-2002. Pour le procureur de la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Anne Kostomaroff, il ne fait pas de doute que chacun des prévenus a participé à une association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, infraction passible de dix ans d'emprisonnement. « Chacun a participé, à des degrés distincts, à cette entente, visant à perpétrer des attentats, dont les cibles étaient la tour Eiffel, un grand magasin du forum des Halles, des commissariats ou des établissements abritant des intérêts israéliens », précise Anne Kostomaroff. Elle a requis la peine maximale de dix ans, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, à l'encontre de 5 des 27 prévenus, présentés comme « les donneurs d'ordre » : Merouane Benhamed, Menad Benchellali, Saïd Arif, Nourredine Merabet et Mohamed Marbah. Les prévenus sont d'anciens membres du maquis du Groupe islamique armé (GIA) de Chlef en Algérie, des jihadistes internationaux proches d'Al Qaîda et des « petites mains » recrutées dans les banlieues françaises. Pour le procureur, ces islamistes radicaux nourrissaient « le projet de semer un grand désordre en Europe, de porter le jihad en Occident ». Merouane Benhamed, 33 ans, a été présenté comme « le chef d'orchestre » et le « promoteur du projet d'attentat ». Menad Benchellali, 32 ans, d'origine algérienne, s'est livré « à des manipulations chimiques suspectes ». Saïd Arif, 40 ans, d'origine algérienne aussi, a eu « un engagement jihadiste très fort ». Il est passé par l'Afghanistan, où il aurait eu « des liens privilégiés avec les cadres d'Al Qaîda » dont Oussama Ben Laden. Il s'est rendu aussi en Géorgie, comme plusieurs de ses coprévenus, « non pour combattre en Tchétchénie » mais pour « se former » aux techniques terroristes. Nourredine Merabet, 31 ans, était « le financier du groupe ». Fin 2002, selon l'accusation, « le passage à l'acte n'est pas loin ». Il sera empêché par une série d'arrestations en décembre qui donnera lieu à des saisies de matériels électroniques et de produits chimiques pouvant entrer dans la fabrication d'explosifs. Le procès est prévu jusqu'au 12 mai. Le jugement sera mis en délibéré.