Dix islamistes radicaux, appartenant au groupe de “Francfort”, seront jugés en octobre à Paris pour leur implication dans la préparation d'un attentat déjoué à Strasbourg (Est) en décembre 2000, a annoncé, hier, la justice française. Deux juges d'instruction antiterroristes ont signé l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, le dernier acte de leur enquête entamée en 2001. Les prévenus, qui seront jugés pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste”, encourent 10 ans d'emprisonnement. Au terme de leurs investigations, magistrats et enquêteurs ont acquis la conviction d'avoir évité un attentat massif à quelques jours près. Les dix prévenus sont soupçonnés d'être impliqués dans la planification d'un attentat lors des fêtes de Noël 2000 visant le marché de Noël, un endroit particulièrement fréquenté de Strasbourg, la capitale alsacienne. Parmi eux figure le cerveau présumé de l'attentat, l'Algérien Mohamed Bensakhria, appréhendé en juin 2001, à Alicante en Espagne. Il s'était rendu à Strasbourg, le 10 décembre 2000, pour réaliser un repérage, selon les enquêteurs. C'est à partir de cette date que les membres du groupe, installé à Francfort, en Allemagne, ont acheté des explosifs entrant dans la composition d'une bombe. L'enquête française avait démarré après l'arrestation par la police allemande de plusieurs membres de ce groupe. Quatre d'entre eux ont été condamnés, à Francfort, en mars 2003, à des peines allant de 10 à 12 ans de prison. Dans ses attendus, le tribunal de Francfort avait souligné qu'ils avaient préparé un attentat avec un autocuiseur, un “système particulièrement meurtrier”. Dans l'une des caches du groupe, les policiers avaient trouvé une empreinte digitale du grand absent du procès à venir, l'islamiste algérien Rabah Kadri, dit Toufik. Actuellement en détention à Londres, il sera jugé par défaut à Paris. R. N.