Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, a fait savoir jeudi que les extensions des lignes du métro d'Alger entre la Grande-poste et la place des Martyrs et entre Haï El Badr et Aïn Naâdja seront opérationnelles en janvier 2018, dès la finalisation, le mois en cours, des essais techniques et de la marche à blanc. Dans une déclaration à la presse, en marge d'une séance plénière à l'APN, consacrée aux questions orales des députés, M. Zaâlane a indiqué que «les essais techniques et les essais à blanc (c'est-à-dire, la mise en circulation des rames sans voyageurs) sont en cours et devraient s'achever fin 2017 pour l'entrée en exploitation de ces deux extensions à partir de janvier 2018», rappelant sa déclaration de juin dernier à l'issue du constat des deux extensions, où il prévoyait l'entrée en exploitation de ces deux extensions avant la fin 2017, en application des instructions du président de la République. Les deux extensions permettront de doubler le nombre d'usagers du métro d'Alger qui passera de 100 000 à 200 000 usagers, ce qui permettra de désengorger les artères de la capitale. La station métro de la place des Martyrs revêt un intérêt particulier au regard des fouilles et des vestiges archéologiques ayant été trouvés dans cette zone, d'où l'idée d'en faire une «station-musée». La station devrait susciter un engouement particulier chez les voyageurs de par son cachet culturel, a prédit le ministre, soulignant que l'exploitation de ce patrimoine se fera en coordination avec le ministère de la Culture. 2000 ans d'histoire sous les rails du Métro L'histoire de la plus importante découverte archéologique de l'Algérie contemporaine avait débuté par des travaux de sondage sur le tracé du métro. Ces derniers ont, par la suite, procédé à des fouilles plus élaborées en 2013, qui ont permis d'exhumer des vestiges historiques qui englobent plusieurs périodes s'étalant de la période romaine, à la fin du premier siècle avant notre ère, quand Alger s'appelait Icosium, à celle de la colonisation française, en passant par les époques byzantine et ottomane. Un édifice public, pavé de mosaïques du Ve siècle et une vaste nécropole byzantine du VIIe siècle, renfermant plusieurs dizaines de tombes, ont ainsi émergé de ce chantier de 3000 m2. Un grand nombre de vestiges et de matériaux, souvent fragmentés, ont été récupérés, notamment un ensemble de 385 pièces de monnaies (des réaux, monnaies royales) et des outils de défense comme des «boules catapultiques». Dans cette stratification de l'histoire, des parties de la mosquée Es Sayida, construite par les Ottomans, ont également été découvertes. Cette mosquée avait été rasée en 1831, au tout début de la colonisation française, afin de réaliser une grande place : la place du Roi, devenue ultérieurement place du Gouvernement, et rebaptisée place des Martyrs, après l'indépendance du pays en 1962. Toute cette histoire et ces vestiges seront mis en valeur grâce à ce musée. La future station-musée s'inspire de musées italiens et grecs. D'après les spécialistes, «les musées de Rome ou d'Athènes présentent des séquences particulières, alors qu'ici, le visiteur pourra embrasser toute l'histoire d'Alger sur 2 000 ans», expliquent-ils. Une partie des objets mis au jour sera exposée dans un musée classique, à l'extérieur, doté de plusieurs salles. Les vestiges immobiliers seront présentés dans un musée in situ, pour certains à plus de 7 m sous terre, et sur 1200 m2.