Le dossier de candidature de Bachir Ould Zmirli au comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) suscite un large débat au sein de l'opinion sportive. Le très probable rejet de la candidature du dirigeant algérien devrait être confirmé par la CAF le 28 ou le 29 décembre. Le mutisme observé à ce sujet par la FAF et la CAF en r ajoute encore une couche à la confusion qui entoure cette affaire. Au départ, il y a le communiqué de la CAF qui remonte au mois de novembre dernier qui annonçait : «La CAF a décidé d'organiser le 2 février prochain à Rabat (Maroc) son assemblée générale. Cette dernière connaîtra l'élection de quatre membres supplémentaires du comité exécutif afin de mettre un terme au cumul des mandats.» La CAF a sollicité l'approbation des associations membres (fédérations) pour la tenue dans des conditions exceptionnelles d'une assemblée générale ordinaire le 2 février 2018 au Maroc. Quatre zones sur les six que compte la CAF sont directement concernées par cette élection dont celle de l'Union nord-africaine de football (UNAF), dont l'Algérie fait partie en compagnie du Maroc, de la Tunisie, de l'Egypte et de la Libye. Sur les cinq fédérations d'Afrique du Nord, seules l'Algérie et la Libye ont le droit de présenter leur candidature, étant donné que le Maroc a un représentant au comité exécutif de la CAF, Fouzi Lakjaa, alors que la Tunisie et l'Egypte ont chacune un élu au conseil de la FIFA. Le non-cumul de mandats décidé par la CAF ouvrait donc la voie à une candidature algérienne et libyenne. Jusque-là tout est clair. C'est à partir de ce moment que la situation prend une autre tournure. Avant le 5 décembre 2017, c'est-à-dire deux jours (48 heures) avant la date de clôture du délai de dépôt des candidatures, la Fédération n'avait manifesté aucun intérêt pour le scrutin du 2 février 2018. Les événements vont se bousculer à partir du 5 décembre. A cette date, El Hadi Ould Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports, alors en visite de travail à l'intérieur du pays, interrogé au sujet de l'élection de la CAF, a répondu que la FAF présentera une candidature. Quelques heures plus tard, et en marge du tirage au sort des 32es de finale de la coupe d'Algérie, il aborde le sujet avec Kheireddine Zetchi, président de la FAF. Les deux hommes décident alors de déposer la candidature de Bachir Ould Zmirli pour l'élection au comité exécutif de la CAF. C'est le début du (mauvais) feuilleton. Le 6 décembre, le courrier de candidature de Bachir Ould Zmirli est finalisé. Premier obstacle : «Les candidatures doivent parvenir au secrétariat général sous pli recommandé avec accusé de réception ou autre forme de courrier rapide ou express, le justificatif y afférent faisant foi», indique l'article 18 des statuts de la CAF, alinéa 6. La FAF est informée que le courrier transmis le 6 décembre à partir d'Alger n'arrivera pas au siège de la CAF avant le 8 décembre, à savoir un jour après la date butoir fixée au 7 décembre. Le 6 décembre, la FAF prend la décision d'acheminer le courrier via un citoyen inscrit sur le vol Alger – Le Caire qui, une fois arrivé dans la capitale égyptienne trouvera un membre de l'ambassade d'Algérie au Caire qui acheminera le courrier vers la CAF. Le lendemain, le 7 décembre, date de clôture des dépôts de candidatures, le dossier de Bachir Ould Zmirli est toujours en souffrance quelque part dans des bagages. La Fédération s'inquiète auprès de la représentation diplomatique algérienne au Caire. Quelques heures plus tard, la lettre est enfin déposée, et non transmise par courrier, conformément à l'alinéa 6 de l'article 18 des statuts de la CAF. La faute est alors consommée et la candidature de Bachir Ould Zmirli ne sera pas validée le 28 décembre, date à laquelle la CAF ouvrira les plis. En la forme déjà, la candidature algérienne sera rejetée. L'erreur est de l'avoir acheminée par porteur. A présent, il s'agit de s'interroger sur les mobiles qui ont conduit la Fédération à prendre sa décision le 5 décembre, et pas avant, et surtout d'identifier les parties qui ont fait le forcing pour que la FAF présente un candidat pour une course jouée d'avance. L'objectif recherché à travers cette démarche est clair. Humilier la FAF et l'Algérie. Rien, mais alors rien ne plaide en faveur d'un succès d'un Algérien dans une telle élection à la lumière des profonds bouleversements intervenus au sein de cette instance continentale depuis l'avènement de Ahmad Ahmad à la tête de la CAF et surtout du rôle de plus en plus important que joue notre voisin de l'Ouest dans la structure du football africain. La non-acceptation de la candidature de Bachir Ould Zmirli est un moindre mal devant une défaite à plate couture contre le Libyen Djamel Al Djaafari soutenu par tous ceux qui ont juré de faire barrage à l'Algérie au sein de la CAF.