Des dizaines de jeunes en colère contre les services de sécurité ont assailli, hier matin, à coups de pierres et de cocktails Molotov, le siège de la brigade de gendarmerie de la commune de Meziraâ, à 65 km à l'est de Biskra. Ils en veulent aux gendarmes pour n'avoir pas été autorisés, la veille, à paralyser la RN83 en signe de protestation contre la dégradation des services hospitaliers publics dont pâtit la population de cette localité depuis des années, a-t-on appris de sources fiables. Un gendarme a été grièvement touché à la tête par un jet de pierre. Il a été transporté à l'hôpital de Aïn Naga, situé à 20 km de là, où les urgentistes lui ont suturé la plaie avant de le transférer vers l'hôpital de Sidi Okba pour de plus amples soins, ses jours ne seraient pas en danger. On dénombre aussi des blessés parmi les assaillants, légèrement touchés lors de ces échauffourées. Une dizaine de ces manifestants ont été arrêtés par les éléments, arrivés en renfort, d'une brigade antiémeute de la gendarmerie qui a rétabli le calme dans cette localité généralement paisible. Pourquoi cette vindicte contre les gendarmes ? «Mardi après-midi, des habitants de Meziraâ ont bloqué la RN83 pour demander une amélioration des soins médicaux. Venant de Sidi Okba, une voiture de police de la sûreté de Zeribet El Oued est arrivée au niveau de ce barrage. Les manifestants ont refusé de la laisser passer en montrant des signes d'évidente hostilité et certains ont commencé à la bombarder de pierres. Un agent, passager de la voiture de police, a alors sorti son arme de service et a tiré en l'air pour dissuader les protestataires de détruire le véhicule», raconte un témoin. Les gendarmes territorialement compétents sont intervenus pour sécuriser les lieux, ouvrir la voie à la circulation et éviter que les choses ne s'enveniment entre les services de sécurité et la population de Meziraâ — qui voit là une simple manifestation populaire pour de meilleures conditions de vie — et ne prennent les allures d'une bataille urbaine, note-t-on. Une enquête est ouverte afin de déterminer les causes et les circonstances réelles de cet accès de violence survenu dans cette localité agricole n'ayant jamais connu pareil événement.