L'APW vient de reporter une fois de plus l'une de ses sessions. Prévue pour le 25 novembre dernier, la première session pour cette entrée sociale vient d'être reportée au 12 décembre. Motif : la commission des finances n'a pas terminé son travail. Le budget primitif n'est toujours pas préparé et les délais ne suffisent plus à le boucler, selon certains de ses membres. Sur ce point, le code de la wilaya, imprécis, ne dit pas si l'APW a respecté ou non les délais légaux. En fait, l'APW d'El Tarf n'a pas tenu de sessions depuis avril dernier, date du début des enquêtes judiciaires dans l'administration locale. Les dernières fois qu'elle l'a fait, c'était soit pour ovationner longuement l'ex-wali qui faisait le procès de la presse locale rendue responsable de l'arriération de la wilaya en dénonçant les affaires de corruption, soit pour approuver par des applaudissements nourris le bilan de cinq années d'activité du chef de l'exécutif local déjà aux prises avec la justice, ou encore pour voter le gel des activités (?) de Bélaïd Lakhdar, le membre de cette assemblée qui s'est adressé au président de la République et à l'opinion publique pour dénoncer les agissements de Djillali Arar, l'ex-wali, incarcéré depuis mercredi à Alger pour de multiples chefs d'accusation. L'APW, à l'initiative de son président, Lakhdar Ghouafria, a voté pas moins de cinq pétitions de soutien à l'ex-premier responsable de la wilaya qui s'est vu qualifié par la même occasion « du radjel el wilaya (seul homme de la wilaya) » ou encore de celui par qui le progrès et l'indépendance sont arrivés dans la région. Les membres de cette assemblée nous ont également donné l'occasion de voir des scènes aussi grotesques que celle de baiser la main du wali en guise d'une infinie reconnaissance. Lors de l'une de ces sessions, le wali, déjà éclaboussé par les affaires dans son administration, est soutenu contre vents et marées à un tel point qu'on propose de saisir le président de la République pour prolonger sa mission de deux ans . Sur un autre plan, l'APW sous la férule de son président a été d'un grand secours pour le wali lorsque ce dernier était mis en cause par quelques parties. Certains de ses membres sont allés glaner des voix dans la rue pour « un soutien populaire » au wali, comme pour des élections.