Sauf surprise, la date de la tenue de la session de l'Apw d'Alger pour l'étude et l'adoption du budget supplémentaire de la wilaya devait être dégagée hier à l'issue de la réunion du bureau exécutif de l'Assemblée, a indiqué son président, M. Mahmoud Zaïm. Accusant un retard important mais néanmoins coutumier, la plénière, qui intervient, il faut le souligner, à la veille d'échéances cruciales pour la capitale qui s'apprête à accueillir les festivités d'Alger, capitale arabe de la culture, a été reportée de mois en mois sans raison apparente, alors que les dispositions du budget en question avaient été passées en revue par la commission des finances de l'assemblée le 3 juillet dernier. Des reports qu'impute Mahrouk Farid, élu d'Islah, à la présidence de l'Apw, dont le bureau ne s'est pas réuni depuis six mois. Il reprochera d'ailleurs à ce dernier son « manque de sérieux et de coordination » et à la majorité FLN ainsi qu'au président de céder à des « calculs politiciens » et à des « intérêts personnels ». Le wali d'Alger aurait, d'après cet élu, adressé « plusieurs correspondances au président de l'Apw l'exhortant à convoquer l'assemblée générale, sans résultat ». L'action de l'exécutif s'en trouve très affectée par ces reports successifs. « Nous ne savons pas avec quel budget fonctionne l'exécutif de wilaya, puisque le budget primitif a été consommé », affirme Mahrouk. Cette session devait se tenir en dernier délai en septembre dernier. Les élus FFS n'en sont pas moins virulents. L'adoption du BS est plus que primordiale pour l'ouverture de crédits nécessaires à la poursuite et au lancement des projets de la wilaya d'Alger, argumente Ferrah Mohand Arezki, du FFS. Au cas contraire, dit-il, la réglementation n'autorise que l'utilisation d'un douzième du montant global du BS « de loin insuffisant pour faire fonctionner les chantiers de la capitale », commente-t-il. Une situation qui, d'après l'élu, a rendu « mécontent » le wali d'Alger. « C'est une session qui devrait se tenir théoriquement en juin et on en est actuellement à quatre mois de retard ». Des retards nés, selon Ferrah, du fait que le BS n'a été étudié en commission qu'en début juillet, par la suite l'APW a été mise en congé. Aux mois d'août, septembre et octobre rien n'a été fait et la période coïncidait avec le Ramadhan et aux dernières nouvelles, nous apprenons qu'elle aura enfin lieu dans dix jours. « Or, en cette période, c'est le budget primitif de 2007 qui devrait être adopté », déclare-t-il. Son collègue de la même formation, M. Aït Cherif, prend à partie quant à lui la majorité FLN de l'assemblée, responsable à ses yeux du retard dans l'étude du budget primitif. Il explique que ce sont « les terres agricoles défalquées par l'Apw lors de sa dernière session au profit de projets d'utilité publique qui aiguisent l'appétit des élus, résolus à prendre leur parts du gâteaux ». Des parts qu'ils s'octroieront via la création de coopératives immobilières comme celles dont étaient bénéficiaires des élus de cette formation à Draria pour un total de 150 lots à Draria avant que le wali d'Alger ne se décide à l'annuler. Il révèle, par ailleurs, qu'une autre coopérative a été créée par un élu à Bouzaréah, remake de la première et que le refus de « siéger » pour étudier le BS n'est qu'une forme de pression qu'exercent ces élus pour valider celle-ci. Et, Aït Cherif d'ajouter que le wali a été « averti de ce qui est en train de se tramer par la mafia politico-financière ». Le président de l'assemblée et chef de file de la formation FLN réfute de telles accusations. « Ce sont des propos qui n'engagent que leur personne », rétorque-t-il et précise qu'il n'a jamais été question de « report » de la session puisque la date de celle-ci n'avait pas été encore fixée. Pour ce qui est des retards accumulés, le P/APW n'aura que cette phrase comme bouclier : « C'est toute l'Algérie qui est en retard. » Comme quoi, on peut encore en rajouter !