Suite à la grève enclenchée le 20 novembre dernier par le Cnapeste, les parents d'élèves ont décidé de réagir afin que leurs enfants reprennent le plus tôt possible le chemin de l'école. Des dizaines de parents d'élèves et des lycéens ont participé, hier, à une marche de protestation à Tizi Ouzou pour réclamer la reprise des cours, suite à la grève enclenchée depuis le 20 novembre dernier par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste). Bien encadrée par les organisateurs, la procession a pris le départ au niveau de l'académie pour rejoindre le siège de la wilaya, où un sit-in s'est tenu à la mi-journée. Tout au long de l'itinéraire de la marche, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la fin du conflit opposant la section de wilaya de ce syndicat autonome à la direction de l'éducation. «La grève a mis fin à nos rêves», «Non à la pénalisation des élèves», «Nous ne voulons pas être des boucs émissaires de la décadence de ce système», «Avis de recherche, nos profs ont disparu», «Enseignants, mettez l'intérêt de l'élève au-dessus de tout», pouvait-on lire, entre autres, sur des banderoles brandies par les marcheurs. «La grève du Cnapeste est sans intérêt pédagogique. Nous refusons que nos élèves soient pris en otages pour un problème qui ne les concerne pas. Nous avons eu droit à un trimestre sans bulletin scolaire faute de devoirs et compositions. Mon fils, qui est en classe de terminale, a perdu tous ses repères. Beaucoup de parents comme moi payent des cours particuliers, mais les élèves sont complètement déconcentrés par ce mouvement de grève qui perdure depuis près de deux mois», a déploré une manifestante. Un jeune lycéen témoigne : «Nous préparons le bac. Nous nous présentons au lycée chaque matin dans l'espoir de reprendre les cours, mais nos enseignants ne sont jamais présents en classe. Certains donnent des cours particuliers ailleurs. Les problèmes soulevés par le syndicat gréviste ne nous concernent pas. Nous voulons une solution pour reprendre le chemin de l'école dans l'immédiat et rattraper l'énorme retard.» Dans une prise de parole, devant le siège de la cité administrative, le président de la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya de Tizi Ouzou, Ali Lahcène, a demandé l'intervention des pouvoirs publics pour mettre fin à ce conflit. «Nous exigeons une solution immédiate à cette situation critique. La commission d'enquête dépêchée à Tizi Ouzou par le ministère de l'Education nationale doit impérativement agir pour qu'il soit mis fin à ce conflit qui prend en otages nos enfants. Les élèves n'ont rien à voir dans ce bras de fer qui oppose des adultes.» Pour un autre intervenant, le motif de la grève «n'est pas justifié, puisqu'il s'agit d'un problème entre l'académie et le syndicat», estime-t-il. La marche d'hier est la deuxième manifestation de rue des parents d'élèves après le rassemblement tenu le 17 décembre devant le siège de la wilaya. Mardi dernier, le Cnapeste, qui avait organisé une imposante marche à Tizi Ouzou, avait annoncé la poursuite de son mouvement de grève jusqu'à la satisfaction entière de ses revendications. Le syndicat réclame que justice soit rendue pour une enseignante violentée dans un bureau du service administratif de la direction de l'éducation. Il demande également le départ du chef du personnel et celui du contentieux, «dont la culpabilité dans les tristes faits ainsi que la mauvaise gestion dont ils ne cessent de faire preuve ne sont, désormais, plus un secret pour personne». En dépit de la décision de justice de la chambre administrative près le tribunal de Tizi Ouzou, déclarant illégale cette grève, le Cnapeste campe sur ses positions.