Les élèves craignent que l'on se dirige tout droit vers une année blanche Une marche a regroupé hier, dans la ville de Tizi Ouzou, des dizaines de lycéens dont certains étaient accompagnés de leurs parents. Les manifestants se sont retrouvés devant le siège de la direction de l'éducation à la mi-matinée. La marche en question intervient au lendemain d'un appel lancé par un groupe de parents d'élèves et de lycéens voulant intervenir pour appeler à la reprise des cours dans les lycées de la wilaya. Ces derniers, pour rappel, sont paralysés par une grève illimitée qui dure depuis le 20 novembre dernier suite à l'appel lancé par le conseil de wilaya du syndicat Cnapeste. Un appel qui a été suivi dans la grande majorité des établissements scolaires du cycle secondaire. La grève s'est poursuivie jusqu'au dernier jour du premier trimestre, rappelle-t-on et de ce fait, les compositions et les devoirs du premier trimestre n'ont pas eu lieu. Les élèves craignent que l'on se dirige tout droit vers une année blanche. C'est la principale préoccupation qui a été exprimée, hier lundi, par les participants à la marche, ayant traversé les rues de la ville de Tizi Ouzou avant d'observer un sit-in devant le siège de la wilaya où il a été procédé à une prise de parole. Des parents et des élèves se sont succédé au micro afin de demander aux deux parties en conflit d'ouvrir les portes du dialogue «pour mettre un terme à cette prise en otage des élèves des lycées de la wilaya». Les intervenants se sont abstenus de prendre partie en faveur des enseignants ou en faveur de la direction de l'éducation. La seule chose qu'ils ont demandée, avec insistance, c'est que les belligérants fassent des efforts afin que la reprise des cours ait lieu au moins avec le début du deuxième trimestre. Mais rien n'est moins sûr car le responsable du syndicat Cnapeste de la wilaya de Tizi Ouzou, qui a fait une intervention médiatique juste après la marche des élèves et de leurs parents hier, a insisté sur un point: «Tant que les deux responsables de la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou mis en cause dans l'agression ayant visé une enseignante le 18 octobre dernier dans les bureaux de l'académie, ne sont pas limogés, la grève continuera.» Le même responsable syndical a déclaré que les élèves et leurs parents, qui ont fait une marche hier, ont tout à fait le droit de s'exprimer de la manière qui leur plait. Il a ajouté en rassurant les élèves et les parents qu'une fois les deux responsables en question licenciés, les professeurs de lycées fourniront tous les efforts nécessaires pour rattraper le grand retard occasionné par la grève. «Nous travaillerons durant les vacances et les week-ends s'il le faut pour rattraper le retard, que les lycéens et les parents en soient rassurés donc», a affirmé le responsable du syndicat Cnapeste. Ce dernier a indiqué que la grève du Cnapeste n'a pas été suspendue et qu'elle se poursuit toujours tant que la revendication n'est pas satisfaite, à savoir le limogeage des deux responsables en question. Ces déclarations du responsable du syndicat Cnapeste de Tizi Ouzou, faites hier confirment, si besoin est, que le conflit est loin d'être réglé surtout quand on sait que le directeur de l'éducation de la wilaya a déclaré le week-end dernier, que le limogeage des deux responsables «mis en cause» dans ce bras de fer est chose impossible car la réglementation ne permet pas de prendre une telle décision, d'après lui. Depuis le début du conflit et en plus de la grève illimitée des professeurs des lycées, suivie à 90% dans la wilaya, les enseignants, par milliers, ont pris part à deux rassemblements (l'un devant le siège de la direction de l'éducation et un autre devant celui de la wilaya) ainsi qu'à une grandiose marche ayant eu lieu dans la ville de Tizi Ouzou.