La fin de l'année a été marquée plus que jamais par la question des migrants. Les réfugiés, qui tentent au péril de leur vie de passer les Alpes, ont jeté un trouble en Europe. La criminalisation de ceux qui aident ces personnes et le souhait du gouvernement de légiférer une nouvelle fois au printemps sur cette question épineuse font monter au créneau les associations qui avaient déjà lancé cet automne les états généraux des migrations. Un nouvel appel vient d'être publié par un collectif sous le titre : «L'humanité de demain se construit par l'accueil des migrants aujourd'hui.» Les signataires fustigent le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui annonce des «mesures qui remettraient en question le principe de l'accueil inconditionnel dans les structures d'hébergement d'urgence et viseraient à contraindre les acteurs associatifs opérant dans ces centres à participer au tri entre ‘‘bons'' et ‘‘mauvais'' migrants». Ils réfutent l'idée de l'appel d'air : «‘‘Toute la misère du monde'' n'a aucunement l'intention de venir en France ou en Europe ! Les chiffres l'attestent clairement. Entêtées dans cette logique manichéenne de tri, les autorités des pays européens refusent d'admettre que les causes des migrations sont multiples, et d'envisager, en conséquence, que les critères pour accueillir et accorder une protection le soient aussi.» «En dépit de nos demandes, le gouvernement se barricade derrière ses certitudes, se limitant à quelques rencontres avec certains acteurs pour les informer de ses décisions et confirmer son choix de pratiques démagogiques, au demeurant dénuées de réalisme, érodant chaque jour un peu plus nos chances de construire un futur fait de droits, de solidarité et de respect».