Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, réfute les accusations selon lesquelles l'Algérie aurait manqué à ses engagements internationaux en matière d'accueil de migrants clandestins. Intervenant jeudi dernier à Alger lors d'une conférence sur les défis de la sécurité et l'approche en matière des droits de l'homme, le ministre de l'Intérieur s'est étalé sur cet épineux dossier qui a marqué l'actualité de ces derniers mois. M. Bedoui a d'emblée assuré qu'«en dépit des dangers sécuritaires qui la guettent, l'Algérie veille à une approche humanitaire dans le traitement de la question de l'immigration illégale». «Nous supportons un fardeau de plus en plus lourd et nous agissons positivement, en dépit de tous les défis, même si nous pensons que nos partenaires internationaux doivent en tenir compte», a précisé le ministre dans une déclaration reprise par l'agence officielle APS. Le ministre de l'Intérieur a ainsi réfuté que l'opération de recensement des migrants clandestins, qu'il a annoncée il y a quelques semaines, soit considérée comme une atteinte aux droits humains. Car, pour lui, le défi sécuritaire ne peut être que le «baromètre pour mesurer le respect des droits de l'homme par les nations». Il estime que cette problématique ne peut pas être traitée à travers des cas différents et des constats ne s'appuyant sur aucune réalité concrète. M. Bedoui a, dans ce sillage, invité les pays de la rive nord de la Méditerranée, qui mettent la pression sur l'Algérie pour qu'elle freine les flux migratoires vers l'Europe, à reconsidérer les efforts consentis par l'Etat algérien en la matière. «Nous n'hésitons nullement à coopérer avec nos partenaires internationaux dans ce domaine et nous appréhendons la question en étant confiants et libérés de tout complexe», a affirmé M. Bedoui, selon lequel «l'Algérie a de tout temps fait preuve de pondération». Les explications et les précisions du ministre de l'Intérieur sonnent comme une réponse à toutes les critiques, aussi bien en Algérie qu'à l'étranger, sur le traitement réservé aux migrants africains en situation irrégulière. La polémique sur le sujet a commencé par les propos jugés «choquants» d'Ahmed Ouyahia, considérant ainsi l'immigration clandestine comme source de fléaux, comme le crime et le trafic de drogue. Elle a été amplifiée par les déclarations du ministre des Affaires étrangères, selon lesquelles les migrants clandestins constituent une menace pour la sécurité nationale. Cela avant que le Directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, n'affirme le contraire en précisant que ses services n'avaient pas enregistré de graves affaires criminelles dans lesquelles étaient impliqués les migrants clandestins. Le ministre de l'Intérieur semble donc prendre le relais pour rassurer l'opinion internationale sur le respect des droits de l'homme et des chartes internationales sur l'accueil de migrants.