Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a ordonné, avant-hier, aux responsables de Naftal d'élaborer un plan national précis pour l'extension du parc automobile utilisant le gaz de pétrole liquéfié (GPL) et pouvoir équiper 500 000 véhicules à l'horizon 2021, a rapporté l'APS. En visite de travail dans la wilaya de Mascara, le ministre a accordé un délai de 15 jours aux dirigeants de l'entreprise publique pour élaborer un plan précis portant sur les centres de transfert et l'implication d'entreprises privées dans l'opération pour rattraper le retard accusé à cause du rythme lent de la reconversion d'utilisation de l'essence ou du gasoil vers le GPL. Mustapha Guitouni a rappelé que le gouvernement accorde un intérêt particulier à l'utilisation du GPL au lieu de l'essence et du gasoil qui reviennent cher à l'Etat et engendrent la pollution. Actuellement, l'Algérie consomme près de 15 millions de tonnes de carburants routiers, dont plus de 350 000 tonnes de GPL-c, ce qui est très en deçà des objectifs fixés, avait déploré, en septembre dernier, la secrétaire générale du ministère de l'Energie, Fatma Zohra Cherfi. Les pouvoirs publics ambitionnent de convertir 30% du parc automobile à motorisation essence en 2030. Mais certaines contraintes continuent d'entraver la réalisation du programme envisagé pour la conversion, dont spécialement la disponibilité des kits et autres équipements. La secrétaire générale du ministère avait appelé à la contribution des opérateurs privés qui constituent, selon elle, la «clé de la réussite» du programme de conversion et du développement du réseau de distribution de GPL-c à même d'assurer une plus large disponibilité de ce produit sur l'ensemble du territoire national. Pour sa part, le directeur général des hydrocarbures auprès du même ministère, Mustapha Hanifi, avait affirmé qu'une augmentation du nombre de véhicules convertis au GPL-c se traduirait systématiquement par une réduction des importations en essence, l'un des objectifs de l'Exécutif. «Il faut arrêter l'importation», avait-il lancé en exhortant Naftal à redoubler d'efforts en matière de fabrication de kits et à assurer la disponibilité du GPL-c au niveau des stations-service. Selon des chiffres du ministère de l'Energie, l'Algérie importe annuellement 3 millions de tonnes d'essence et de gasoil pour une facture d'importation de plus d'un milliard de dollars. La consommation en essence et gasoil baisserait de 4% en cas de nouvelle augmentation des tarifs de ces carburants, avait relevé, quant à lui, le directeur chargé des activités économiques au niveau de l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Samir Houguelaouène. D'après lui, le maintien du prix du GPL-c à 9 DA et l'augmentation des prix des autres carburants engendreraient une augmentation de la consommation du GPL-c à 500 000 tonnes. Le même responsable avait, d'ailleurs, constaté que la mise en œuvre de la nouvelle tarification des carburants depuis janvier 2016 s`est traduite par une nette croissance de la consommation du GPL-c, qui est passée à 350 000 tonnes en 2016, en hausse de 28%, alors que la consommation des autres carburants a enregistré une baisse de 2 à 3%. Pour Naftal, le plus grand potentiel convertible en GPL-c est enregistré dans 5 wilayas (Alger, Blida, Oran, Constantine et Annaba) avec 100 000 véhicules (48,14% du parc automobile national), alors que le plus faible potentiel touche 11 wilayas avec 20 000 véhicules (3,72% du parc) dont la plupart relèvent du sud du pays. En somme, 260 000 véhicules en circulation sont enregistrés à ce jour ayant consommé 300 000 tonnes du GPL-c en 2016, alors que Naftal prévoit 145 000 conversions/an à partir de 2019. Concernant les capacités de conversion opérationnelles, le nombre de centres réalisés par Naftal est passé de 37 en 2016 à 43 en avril 2017, où il a été enregistré 2277 stations-service composées de 639 avec GPL-c et 1638 sans ce carburant propre. Dans son programme de développement du réseau GPL-c pour 2017-2021, Naftal prévoit la réalisation de 1624 stations-service.