Les radiés de l'armée et en invalidité physique durant leur service reviennent aujourd'hui à la charge et menacent de renouer avec les mouvements de protestation. Demandant une audience avec le général-major chargé des affaires sociales au ministère de la Défense, ils menacent de revenir à la manifestation s'ils ne sont pas reçus ou si leurs doléances ne sont pas prises en charge. «Nous refusons le statut de sacrifiés ou de dindons de la farce. Nous avons servi notre pays dans les pires périodes vécues, et aujourd'hui nous sommes jetés comme un torchon sale dont on n'a plus besoin. Nous ne demandons pas l'impossible, mais d'avoir notre droit à la retraite étant donné que nous avons été des contractuels de l'armée. Nous avons été invalidés pendant l'exercice de notre fonction et nous méritons notre droit à la retraite, selon la loi et les différentes déclarations des responsables de l'Etat», réclame Touhami Hadidi, membre du collectif des radiés de l'ANP, qui rassemble aujourd'hui près de 800 anciens militaires. Ces derniers sont doublement lésés dans leurs droits, étant donné que le montant de la pension d'invalidité est dérisoire et ne peut suffire aux besoins d'une seule personne, encore moins à une famille. De plus, l'invalidité étant mentionnée dans leur dossier, les employeurs y trouvent un prétexte fort pour ne pas les recruter. «Nous sommes victimes d'une grande injustice. Nous demandons à ce que les maintes promesses qui nous ont été données par les responsables du ministère de la Défense soient tenues. Faute de quoi, nous renouerons avec les mouvements de protestation que nous avons suspendus suite à ces promesses de régularisation», ajoute notre interlocuteur, qui insiste sur les dernières déclarations du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), Ahmed Gaïd Salah, ayant toujours défendu les militaires ayant travaillé durant une période donnée, mais radiés pour invalidité ou autre raison. M. Hadidi a également appelé à reconsidérer les mécanismes de la Caisse de retraite militaire et ainsi revoir le montant de la pension qui ne dépasse jamais le seuil de 20 000 DA.