La crise financière qui frappe de plein fouet le pays a aggravé la situation du marché des véhicules neufs dont les prix de vente sont jugés exorbitants. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé hier à Alger qu'il serait «intraitable» sur la question des véhicules assemblés en Algérie dont les prix sont plus chers que ceux du même modèle fabriqués à l'étranger. «Nous allons examiner très sérieusement cette question. Je serai intraitable. Il y a un cahier des charges et il faut qu'ils obéissent au cahier des charges. Celui-ci prévoit que le coût ne soit pas supérieur au véhicule importé», a mis en garde le ministre de l'Industrie et des Mines lors d'un point de presse organisé en marge d'une visite de travail dans la wilaya d'Alger. «La véritable industrie automobile démarre avec la fabrication de composants. Plus on fabrique de composants, plus le taux d'intégration national sera élevé et j'espère que le prix sera plus faible que celui du véhicule fabriqué à l'extérieur», a-t-il ajouté, en annonçant la tenue en mars prochain de journées techniques en présence de fabricants automobiles et des acteurs de la sous-traitance. «Nous encouragerons à cette occasion la conclusion d'accords de partenariat entre eux. Ce sera aussi l'occasion de voir comment encourager et soutenir l'industrie automobile. Nous voulons augmenter le taux d'intégration et revoir à baisse les prix des véhicules. Nous espérons que cette rencontre sera un succès», a-t-il précisé. La crise financière qui frappe de plein fouet le pays a aggravé la situation du marché des véhicules neufs dont les prix de vente sont jugés exorbitants par les citoyens. Pointés du doigt, les concessionnaires justifient les hausses des prix par l'érosion de la valeur du dinar qui a chuté de 20% et le recul des importations de véhicules. Celles-ci ont atteint un pic historique de 605 000 unités en 2012 avant de diminuer, notamment avec la mise en place de quotas d'importation. En 2016, seulement 98 000 véhicules sont entrés en Algérie. Cette baisse des importations, non compensée par la production locale, a provoqué une pénurie de voitures neuves et une flambée des prix. En restreignant les importations de manière drastique, le gouvernement entendait mettre sur pied une industrie locale. Elles ont ainsi exigé des concessionnaires qu'ils se lancent dans des activités industrielles. D'ailleurs, le nouveau cahier des charges dont le décret exécutif a été publié en décembre denier au Journal officiel édicte de nouvelles conditions en termes de taux d'intégration, d'exportation et de création d'emplois. Il est exigé des sociétés de montage ou de production d'atteindre un taux d'intégration minimum de 15% après la troisième année d'activité, à compter de la publication du cahier des charges, et de 40% à 60% après la cinquième année, et à respecter le détail des taux d'intégration progressifs par catégorie, lequel est fixé par arrêté conjoint des ministres chargés des Finances et de l'Industrie et des Mines. En outre, le décret instaure les obligations de sécurité et environnementales, la compétitivité des véhicules par rapport aux produits importés du même modèle, les exportations, la disponibilité des pièces de rechange et des accessoires. De lourdes sanctions sont aussi applicables dans le cas de non-respect des engagements du postulant. Il est question du retrait des avantages liés au régime fiscal préférentiel prévu pour les collections destinées aux industries de montage et aux collections dites CKD, du retrait et/ou le remboursement des avantages de l'investissement accordés dans le cadre du dispositif ANDI, du retrait définitif de l'agrément et du registre du commerce, ainsi que l'application de lourdes amendes allant d'un million à 10 millions de dinars, tel que stipulé dans le cadre de la loi de finances 2018.