En réponse à une attaque de Seddik Chihab, accessoirement porte-parole du RND, qui a accusé Chakib Khelil d'œuvrer pour léguer les commandes du pays à des puissances étrangères, l'ex-ministre de l'Energie a répondu en langage de mécanicien : «Va gonfler des pneus dans les usines de tes amis, l'air est gratuit», allusion directe à Tahkout, proche de la famille RND, le parti des riches, ex-vendeur de légumes devenu puissant industriel, mais accusé d'importer des voitures déjà montées sur lesquelles il pose des pneus qu'il gonfle à l'air algérien, pour l'instant gratuit. Seddik Chihab, comme Tahkout, s'il brasse beaucoup d'air en tire quand même de solides dividendes. Selon une enquête d'Algérie Part, le numéro 2 du RND possède une villa à Jijel et une autre, somptueuse, à Kouba, 3 appartements à Aïn Benian ainsi que de nombreux terrains dans la wilaya d'Alger, dont sont propriétaires son propre frère Saïd Chihab ainsi que plusieurs membres de sa famille, faisant de Seddik Chihab, ex-syndicaliste, l'une des personnalités les plus riches au sein du sérail. Sans revenir au Premier ministre Ouyahia et ses étranges amis, Chihab, Bouchouareb et Tahkout, la question qu'a posée l'ex-ministre de l'Energie au porte-parole du RND : «Qu'as-tu donné à l'Algérie ?» pourrait s'appliquer à beaucoup d'autres membres du sérail. Tout comme cette autre question de la justice, qui n'aime pas trop se mêler de ces affaires de chefs. Car si Khelil, lui aussi, est accusé d'avoir profité de rétrocommissions, c'est le même Seddik Chihab qui a demandé à ce que Noureddine Boukrouh soit poursuivi par la justice pour l'avoir traité de «valet» en qualifiant le RND «d'enfant adultérin de la fraude électorale et du système». Au final, aucun des trois n'a été inquiété par la justice algérienne et pour Tahkout, ex-vendeur de légumes, Chihab, ex-syndicaliste, et Khelil, ex-détenteur d'un mandat d'arrêt contre lui, tous trois produits du système, il n'y a pas à s'inquiéter. C'est donc bien de l'air. Gratuit.