Le retard dans la programmation de nouvelles structures hospitalières, les dégâts occasionnés à certaines structures légères dans les zones montagneuses lors de la décennie noire, et le gel temporaire de certains projets ont fait que les indicateurs de la couverture sanitaire dans la wilaya de Jijel demeurent encore en deçà des ratios nationaux. Ainsi, avec le retard immense accusé pour le lancement du nouvel hôpital de Jijel de 240 lits - inscrit en 2010 -, de la réception de l'hôpital 60 lits de Ziama Mansouriah (inscrit en 2008), ainsi que le gel d'un autre hôpital 240 lits à Taher, de l'hôpital 60 lits de Belghimouz (El Ancer, inscrit en 2014) et de l'hôpital 60 lits de Chekfa, le nombre de lits par 1000 habitants va continuer de se dégrader, vu que la population ne cesse d'augmenter. Les chiffres donnés dans la monographie sanitaire datée de l'été 2017, et pour une population de 736 201 habitants, montre un ratio de 1,08 lit/1000 habitant, bien loin du taux national de 1,75 lit/1000 hab. La part actuelle de l'apport du secteur privé demeure faible, avec ses deux structures (une à El Milia et une à Taher) et seulement 52 lits, bien qu'à terme 4 nouveaux établissements hospitaliers privés, tous implantés à Jijel, devraient voir le jour avec une capacité de 163 lits. La couverture en termes de polycliniques aussi s'écarte un peu de la norme nationale. Ainsi, les 26 polycliniques donnent un ratio de 1 polyclinique pour 28 315 hab, contre 1 pour 24 118 hab. à l'échelle nationale. Ce ratio devrait être rapidement amélioré avec la réception de la polyclinique d'El Milia (inscrite en 2010) et le «dégel» des opérations concernant la réalisation de deux polycliniques aux nouveaux pôles urbains, et d'une autre à Sidi Marouf. La rareté des médecins spécialistes est un problème qui se pose crûment, puisque la norme est bien loin de la moyenne nationale, avec 1 spécialiste pour 5221 hab, contre 1 pour 1268 hab. Pour les médecins généralistes, l'écart est bien moindre, avec 1 pour 1632 hab, contre 1 pour 1366 hab, à l'échelle nationale. La même faiblesse est relevée pour ce qui est des chirurgiens-dentistes, avec 1 pour 5184 hab. contre 1 pour 3020 hab. et les paramédicaux (1 pour 380 hab. contre 1 pour 325 hab.). D'aucuns assurent que la réalisation dans les meilleurs délais des structures programmées, actuellement gelées) permettra d'améliorer considérablement la couverture sanitaire dans la wilaya, particulièrement dans le domaine hospitalier public qui n'a pratiquement pas connu d'évolution depuis les années quatre-vingt.