La Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le groupe français BTK SA (Beahm-Titan-Kaiser) ont conclu un accord portant sur la création d'une joint-venture sur la base des actifs de la division carrosserie industrielle de la SNVI située dans la commune de Aïn Bouchekif dans la wilaya de Tiaret. L'annonce a été faite hier par le PDG de la SNVI, Mokhtar Chahboub, et les responsables de BTK dont le PDG, Emile Behm, qui ont animé une conférence conjointe à l'aéroport internationale d'Alger. L'accord a été signé dans le sillage de la visite du ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Thierry Breton. BTK détiendra 60% du capital de cette carrosserie contre 40% pour la SNVI. Le partenariat entre BTK SA et SNVI devra être effectif dès le mois de janvier 2007. Le contrat prévoit que la carrosserie de Rouiba ne va pas fabriquer les équipements tractés, qui seront l'apanage de la carrosserie de Tiaret, du moins pendant une certaine période. En somme, pas de concurrence entre les deux associés. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a donné son aval pour une ouverture du capital pouvant atteindre 66%. En vertu de cet accord, BTK va investir près de 10 millions d'euros sur trois ans, notamment pour les besoins de la mise à niveau de cette entité industrielle. Le groupe français s'est engagé à maintenir les 900 employés de l'entreprise avec en perspective un recrutement de 250 autres employés d'ici trois ans. Les deux parties se sont fixé comme objectif de doubler le chiffre d'affaires de cette unité de Tiaret pour le porter de 40 millions d'euros actuellement à 70 millions d'euros d'ici à l'horizon 2009. Aussi, la production devrait passer de 1800 à 2000 véhicules par an à 5500 véhicules. La SNVI espère arriver avec ce partenariat à fabriquer d'ici quelques années 8000 véhicules tous segments confondus sur le volume des besoins du marché algérien estimés à 20 000 véhicules. La mise à niveau de cette entreprise vise à la mettre au diapason des normes européennes avec comme enjeu commercial d'exporter plus tard vers le marché du Vieux Continent. D'ailleurs, les deux partenaires ambitionnent de réaliser une vente annuelle de 1500 semi-remorques sur le marché français et l'élargissement à terme de cette pénétration aux pays du bassin méditerranéen, de l'Afrique et du Moyen-Orient. Les premières opérations d'exportation devraient intervenir à la fin de la première année d'activité. Mais l'objectif dans l'immédiat est de devenir leader dans le marché local en fabriquant des véhicules adaptés. D'autant plus que les besoins en Algérie sont croissants avec le lancement des grands chantiers des travaux publics, fera remarquer l'un des responsables de BTK. Ce groupe français entend d'ailleurs bien profiter « du carnet de commandes » de la SNVI pour gagner des parts du marché algérien. La SNVI bénéficiera pour sa part du savoir-faire du constructeur français pour élargir sa gamme de produits. Il en est ainsi des remorques pour le transport du bitume, des céréales ou du carburant ainsi que des engins destinés à rouler dans le Sud. Les produits seront, promet-on, plus résistants que ceux destinés au marché européen au vu des spécificités du marché algérien.