Touchant le Tout-Alger, les opérations de débidonvillisation, menées à pas de charge par les services de l'Apc de Bologhine font ressortir plusieurs sons de cloche. Tous les protagonistes affirment être dans leurs droits. Ainsi, plus d'une vingtaine de familles ont été délogées par les forces de l'ordre de leurs baraques situées au lieudit Jaïs-deux-moulins sur les hauteurs de Bologhine. Ces constructions sont jugées illicites et érigées sur un terrain, propriété de l'Etat. Les décisions d'expulsion et de démolition de leurs baraques construites, il y a plus d'une année pour certaines, affirment-ils, ne leur ont été formulées que samedi dernier, soit le jour-même de l'opération. Des échauffourées ont failli avoir lieu avec les habitants remontés contre la décision prise par les services de la commune de Bologhine, en coordination avec ceux de la wilaya déléguée de Bab El Oued. Trois d'entre eux d'ailleurs ont été embarqués par les policiers venus en nombre les déloger et seront présentés devant le juge le lendemain de l'opération. Approchées, les familles feront remarquer que les services de l'Apc s'y sont pris de la manière la plus « abjecte » pour les déloger des baraques situées non loin du technicum Ghanem. Désespérant de traîner par ces temps froids, les familles ont trouvé refuge dans une salle de sports au lieudit la Poudrière, située non loin de la cathédrale Notre-Dame d'Afrique sur les hauteurs de la capitale. Ils risquent aussi d'en être délogés. Cette salle ne présente pas toutes les conditions d'hygiène requises et elle se trouve ouverte aux quatre vents. Plusieurs enfants en bas-âge dont un nouveau-né seront gravement mis à mal par leur séjour dans cet endroit inhospitalier. Ne contestant nullement la décision prise par le P/Apc de Bologhine, ces habitants, se trouvant pour certains à Jaïs depuis plusieurs années, ne ménageront pas pour autant ce dernier. Ils assurent qu'ils se trouvent dans l'obligation d'errer dans la rue, du moment qu'ils n'ont pas de famille d'accueil. Les services de l'Apc leur ont dit, regrettent-ils, qu'il fallait mettre leurs enfants en bas âge dans des orphelinats. Les délogés, répercutant des indiscrétions, feront savoir qu'un projet d'un investisseur saoudien justifie la décision de démolition. Assurant ne pas avoir d'informations sur la destinée de ces terrains, M. Khiari indique que l'Etat, sur instruction du président de la République, sévira avec force. Plus de 1250 baraques ont été recensés par les services dans la commune. Les personnes protestataires ne bénéficieront pas des opérations de relogement initiées par la wilaya d'Alger. Le P/Apc fera remarquer que plusieurs d'entre eux sont résidants en dehors de la commune. « Quelqu'un a bénéficié à Boumati d'un chalet en 2004 et se retrouve dans le site », indique notre interlocuteur.