Cinq élus de la commune de Bethioua ont signé, la semaine dernière, un document portant sur le retrait de confiance au maire de cette localité, M. Semghane. Dans une copie adressée au wali, il est fait mention de prises de décision sans consultation préalable, de non-maîtrise du budget de la commune ayant entraîné le délaissement des projets prioritaires et, enfin, d'exploitation du poste de président pour des intérêts personnels. Les contestataires, autant du FLN que du RND( la même famille politique du P/APC), Hamza Zeriguet Mustapha (1er vice-président), Othmane Benchohra, Benkrira Bouadjmi, Saïdi Sidi Saïd, et Ziri El Hamel suggèrent au wali de prendre en considération les accusations énumérées plus haut afin d'agir en conséquence. Contacté hier, M. Semghane s'est montré confiant en minimisant l'impact de cette décision prise à son encontre. Il dit avoir lui-même porté plainte contre ses détracteurs, tout en niant avoir agi contre la loi. Pour ce qui est des prises de décision sans consultation, il a estimé que le contentieux porte sur le filet social, un chapitre qui ne concerne en rien, selon lui, le budget dont il est fait mention. La commune de Bethioua a vécu plusieurs crises. La réélection de M. Semghane pour un deuxième mandat a été d'abord contestée par d'autres candidats qui ont, à l'époque, crié à la fraude. Cette localité a ensuite vécu un épisode douloureux avec les émeutes qui ont éclaté, il y a plus d'une année, et qui ont entraîné plusieurs arrestations et des poursuites judiciaires à l'encontre de citoyens de la ville. M. Kadi, un candidat du PNSD aux dernières élections, a déposé plusieurs plaintes contre son rival. M. Semghane nie être inquiété par la justice. Pour preuve, déclare-t-il au téléphone, « en ce moment, je m'apprête à partir à l'étranger. » Ceux qui le défendent disent que la quasi-majorité de son électorat se recrute dans la périphérie de la ville, là où, ajoute-t-on, est concentré le gros des projets de réalisation au profit des habitants des douars environnants. Cet aspect, strictement politique, a été introduit à maintes reprises pour tenter de donner une explication aux différents conflits vécus dans cette localité. Un argument qui n'a pas convaincu les animateurs de ce qu'on a fini par appeler le mouvement citoyen de Bethioua et qui soutiennent toujours que le problème provient de la mauvaise gestion des affaires de la commune. Les raisons évoquées pour justifier ce retrait de confiance inattendu et soudain ne sont pas très explicites et laissent penser que cette action est motivée par des raisons inavouées.