Le plan national multisectoriel de lutte intégrée contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNT) 2014-2018, validé par le ministère de la Santé, sera mis en œuvre cette année, a déclaré le Pr Mokhtar Hasbellaoui, ministre de le Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, hier à l'ouverture de la Journée mondiale du cancer, après avoir été interpellé par le Pr Brouri, membre du comité intersectoriel pour la mise en œuvre de ce plan. Un plan qui comprend plusieurs axes permettant la lutte contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles, dont le cancer, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, etc. La lutte contre le tabagisme, alimentation et nutrition, activité physique, sport et mobilité active ainsi que le cadre de coordination constituent les points dorsaux du plan multisectoriel relatif à la lutte contre les facteurs de risque liés aux MNT. Ces différents axes comportent un certain nombre d'objectifs et une multitude de mesures à mettre en œuvre, entre autres, au niveau des établissements scolaires, des infrastructures de santé, au niveau local et national, et d'autres milieux de la vie publique. C'est à travers cette approche de prévention basée sur une stratégie de lutte intégrée, que les spécialistes ont insisté, hier, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du cancer, placée sous le thème «Je peux, nous pouvons le vaincre», célébrée le 4 février de chaque année. Ils ont rappelé également la nécessité de renforcer les actions de prévention et lancer des stratégies de dépistage afin de réduire l'incidence de cette maladie en forte progression et surtout réduire la mortalité. Cette journée organisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière se veut justement un plaidoyer pour la lutte contre le cancer à travers toutes les actions menées par les pouvoirs publics et la société civile, notamment les associations de malades. Un combat que les acteurs mènent sans relâche pour faire de la prévention un défi majeur, a tenu à signaler le Pr Mokhtar Hamdi Cherif, coordinateur régional du Réseau national des registres du cancer (RNRC). Revenant sur l'incidence des cancers en Algérie qui a atteint en 2015 plus de 42 000 cas, tout en signalant que le chiffre est appelé à augmenter pour atteindre les 61 000 cas à l'horizon 2025, le Pr Hamdi Cherif a souligné que les cancers du sein et colorectal représentent 45% de tous les cancers confondus. Ainsi, la lutte contre les facteurs de risque demeure l'unique moyen de faire baisser cette courbe, a noté le Dr Djamel Fourar, directeur de la prévention au ministère de la Santé. Du côté des associations de malades, les patients peinent toujours à avoir un accès aux soins. Outre l'amélioration des soins en oncologie, l'accès à la radiothérapie demeure une vraie problématique. Les rendez-vous au Centre Pierre et Marie Curie s'étalent jusqu'au mois de septembre, a souligné Hamida Kettab de l'association El Amel. «L'accès aux structures privées n'est pas possible puisque les patients ne bénéficient pas d'une prise en charge de la CNAS, contrairement à la chirurgie cardiaque et l'insuffisance rénale. Pourtant, ce sont des soins de longue durée alors que la radiothérapie se limite à quelques séances», a-t-elle déploré.