Afin de définir une ébauche de stratégie de lutte contre les maladies non-transmissibles (MNT) et les facteurs de risques les plus fréquents en Algérie, la direction générale de la prévention du ministère de la Santé avec le soutien du Programme d'appui au secteur de la santé (Pass) et Sogerom ont organisé un séminaire multisectoriel dont les travaux ont débuté, hier à Alger, et se poursuivront tout au long de la journée d'aujourd'hui. Cette rencontre réunit un panel d'éminents professionnels de la santé, ainsi que des membres du Comité de national de lutte contre les MNT, et sera animée par des experts de niveau international de nationalités algérienne et européenne. Le sujet est d'une sensibilité majeure puisque les maladies non-transmissibles, telles que les maladies respiratoires chroniques, les maladies cardio-vasculaires et l'hypertension artérielle, le diabète et le cancer, constituent un problème de santé publique important en Algérie. En effet, à partir des années 1990, l'Algérie connaît sur le plan épidémiologique une transition caractérisée par une apparition prononcée des maladies chroniques, avec la persistance encore de quelques problèmes de santé relevant des maladies transmissibles (diarrhées et infections respiratoires notamment). Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari, a plaidé à ce titre pour une «approche multisectorielle» de prévention contre ces maladies, principalement les maladies cardio-vasculaires, le diabète et les cancers. «Notre conviction est que pour lutter contre les MNT et leurs facteurs de risques et instaurer un environnement sain favorable à la santé, il est impératif non seulement d'investir dans la prévention en tant que partie intégrante d'un développement socio-économique durable mais également de développer une approche multisectorielle», a-t-il souligné dans son discours inaugural avant d'affirmer que les mesures de prévention primaire «ne relèvent pas du seul ministère de la Santé et que le succès dépendra de la participation de tous les autres secteurs, à savoir les autres départements ministériels, le secteur privé et la société civile». Parallèlement, M. Ziari a souligné que l'objectif de l'Etat était aussi de permettre à tous les citoyens d'accéder au dépistage, aux soins et aux traitements «particulièrement onéreux». A cet égard, il a relevé que des efforts «considérables» sont actuellement déployés en termes d'investissements dans la ressource humaine, les infrastructures et les équipements. Le ministre a relevé, entre autres, que la dernière assemblée mondiale de la santé de l'OMS, a adopté, en mai dernier, le plan d'action mondial 2013-2020 de lutte contre les MNT auquel, l'Algérie a également adhéré. Il a indiqué que c'est dans le cadre de ses engagements internationaux et dans le souci constant d'assurer la protection et la promotion de la santé pour tous les citoyens, que le gouvernement a, dans son programme d'action 2013-2014, érigé la lutte contre les maladies non transmissibles en «priorité nationale». Une des dernières enquêtes de mortalité montre que la proportion de décès par MNT avoisine les 60% en Algérie. La proportion de décès par maladies cardiovasculaires est de 26,1%, suivie par les affections périnatales (13,5%). Les tumeurs malignes, les affections des voies respiratoires et le diabète sucré avec respectivement 16%, 7,6% et 7,4%. Par conséquent, le gouvernement a retenu l'élaboration d'un projet intitulé «Développer un plan stratégique national et multisectoriel visant la réduction des facteurs de risque et de la charge des MNT et ceci dans un souci d'intégration, d'efficience et de durabilité». Ce projet est mis en œuvre par le consortium Sogrom - Credes - Université Libre de Bruxelles dans le cadre du Pass, programme financé par l'Union européenne.