La vente concomitante du lait et de ses dérivés à Guelma ne finit pas de faire parler d'elle. Les clients sont confrontés, depuis plusieurs semaines, au diktat implacable des crémiers et à leur phrase devenue routinière «Tu prends ou tu laisses». En effet, pour un pot de yaourt grand format acheté, cela vous ouvre le droit de repartir avec 3 ou 4 sachets de lait reconstitué, ou à défaut, un sachet de lait de vache pour 2 sachets de lait reconstitué. Tel est, en clair, comment s'opère à Guelma cette vente concomitante des produits laitiers et de leurs dérivés. «C'est de l'arnaque pure et simple. Où sont les agents de contrôle du commerce ? Où est la police ?», s'indigne un père de famille, reparti les mains vides de chez un commerçant, visiblement irrité par cette pratique qui n'a que trop duré à Guelma. «Que voulez-vous que l'on fasse ? Nous sommes nous-mêmes victimes de la vente concomitante des distributeurs», déclarent, pour se dédouaner, plusieurs crémiers et épiciers de la ville. L'un d'eux explique avec plus de détails la situation : «Savez-vous que j'achète le litre de lait reconstitué à 25 dinars et je le revends au même prix. Je suis obligé de fourguer le pot de yaourt à 80 dinars pour faire un bénéfice de 10 dinars sur la totalité de l'achat. La situation se corse pour moi lorsque le distributeur m'impose du charbat, une citronnade en plein hiver (sourire) pratiquement invendable.» Du côté de la commune d'Oued Zenati, la situation n'est guère meilleure, d'autant qu'à défaut d'une vente concomitante, certains commerçants n'hésitent pas à rajouter 10 dinars au sachet de lait reconstitué, malgré les tarifs en vigueur de ce produit subventionné par l'Etat. Quoi qu'il en soit, s'il y a un contrôle effectué par des agents de la DCP, son impact n'a, pour ainsi dire, aucun effet à Guelma. «C'est la jungle, voilà tout!» s'accordent à dire une bonne majorité des consommateurs.