Décidément, le lait en sachet, très demandé, se fait rare sur les étalages en dépit des assurances des responsables de la direction du commerce qui semblent dépassés par ce phénomène récurrent. Chaque jour, des pères et mères de famille font la chaîne devant les crémeries et les épiceries des différents quartiers pour acquérir ce produit indispensable dans les foyers en ces temps de vaches maigres. Ils rentrent souvent bredouilles à la maison car la quantité livrée aurait diminué selon les commerçants qui accusent les distributeurs de s'adonner à des combines pour se remplir les poches. La wilaya de Guelma est approvisionnée en lait en sachet par l'usine Edough de Annaba, par deux producteurs privés installés à El-Fedjoudj (wilaya de Guelma) et également par une laiterie de Constantine. Théoriquement, la quantité livrée suffit amplement mais force est de constater que sur le terrain, le manque est flagrant et cela pénalise les familles qui privilégient le sachet de lait cédé à 25 DA l'unité et qui est par excellence l'aliment du pauvre. Nos investigations nous ont permis d'apprendre que le sachet de lait qui sort de l'usine est taxé à 23,35 DA, le distributeur perçoit 0,75 DA et le détaillant est gratifié de 0,90 DA. Certains livreurs s'estiment lésés et préfèrent écouler cette marchandise auprès de commerçants ciblés auxquels ils imposent des lots de lait de vache en sachet (45 DA), de yaourt (20 DA l'unité) et parfois des pots de crème fraîche. Le client acquiert 2 sachets de lait ordinaire et deux pots de yaourt ou un sachet de lait de vache et cette vente concomitante pourtant interdite par la loi, se généralise sans susciter la réaction des services compétents. Un épicier de la cité Tahar Gahdour, sur les hauteurs du chef-lieu de wilaya, confie à Liberté : "Nous subissons le diktat de certains distributeurs avides de gain facile, qui n'hésitent pas à remettre notre quota à d'autres détaillants, et ce, en contre-partie d'appréciables dividendes. Nous sommes approvisionnés d'une manière irrégulière et nous subissons la colère de nos clients qui refusent nos explications !" De toute évidence, l'indisponibilité du lait en sachet est entrée dans les mœurs de la population guelmie qui s'estime pénalisée et frustrée par cette situation qui perdure. Chaque jour, nous assistons aux déboires des citoyens qui sillonnent la ville pour dénicher ce produit qui se fait rare. Des chaînes de clients des deux sexes sont visibles quotidiennement dans tous les quartiers de la ville et dès que le camion frigorifique apparaît, c'est le branle-bas de combat et des scènes malheureuses illustrent des dépassements. La situation n'est toujours pas maîtrisée par les services compétents qui ont le devoir de s'impliquer pour améliorer la qualité de vie de la population qui souffre en silence. HAMID BAALI