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Du lait associé aux pâtes
RETOUR À LA VENTE CONCOMITANTE
Publié dans L'Expression le 18 - 11 - 2010

A prendre ou à laisser: quatre pots de yaourt ou un kilogramme de macaroni est, obligatoirement, associé à un sachet de lait.
A prendre ou à laisser: un sachet de lait acheté pour un kilogramme de macaroni ou quatre pots de yaourt. Ainsi, la pénurie du lait en sachet a permis aux Algériens de retrouver l'ère de la vente concomitante. Pour cause, «les barons» qui sont derrière cette crise imposent leur diktat sur le marché en profitant du malheur des citoyens pour s'assurer leur propre bonheur.
Dans plusieurs régions du pays, les citoyens ont été surpris de découvrir que leurs habituelles épiceries du quartier leur exigeaient un autre produit alimentaire contre chaque sachet du lait acheté. Autrement dit, des épiciers imposent à leurs clients de prendre «obligatoirement» quatre pots de yaourts ou des pâtes pour «bénéficier» d'un sachet de lait.
Ce produit vital, revient, ainsi, aux citoyens à plus de 120 DA, au lieu de 25 DA, prix plafonné par l'Etat. A qui la faute? Aux commerçants? «Les livreurs nous imposent de prendre du yaourt pour nous distribuer du lait. Si nous refusons, ils ne nous livrent pas de lait», a expliqué un épicier dans la wilaya de Bouira. Et d'ajouter: «Nous vendons de la même façon avec laquelle nous achetons.» Pour ce dernier, «les profiteurs» sont bien organisés.
«On nous établit deux factures différentes. La première pour le lait et l'autre pour le yaourt». Les livreurs s'en lavent les mains de leur côté. «Ce n'est pas de ma faute. Moi, je ne suis qu'un simple livreur soumis aux instructions de mon employeur», se dédouane Arezki K., la quarantaine, livreur de produits laitiers. Les patrons des usines de production du lait sont intouchables. Aucune explication. Nos tentatives, pour connaître leur version sur cette arnaque, ont échoué. De leur côté, les épiciers sont loin d'être innocents.
Profitant de cette situation, ils imposent à leur tour d'autres produits à la place du yaourt. Pour éviter à ce que les macaronis, ou les pâtes en général, périssent sur les étals, ils les associent au lait. Pour les citoyens, un kilogramme de macaroni revient mois cher que les quatre les pots de yaourt. Mais le yaourt est plus bénéfique que les pâtes. Entre le marteau et l'enclume, le citoyen algérien se trouve obligé d'acheter un sachet de lait à environ 100 DA.
Dans une telle situation, une question mérite d'être soulevée: que font les agents de contrôle du ministère du Commerce? Pourquoi n'agit-on pas pour mettre fin à cette arnaque et aller sur les traces des barons qui sont à l'origine de cette pratique qu'on croyait révolue avec la disparition du Souk El fellah? A cette époque, on associait le café au sucre, l'huile à la harissa ou à la tomate.
Généralement, tous les produits en pénurie étaient associés à d'autres produits qui ne se vendaient pas. Cette situation a prévalu dans les années 80 et même lors des années 1990 à cause de la situation que traversait le pays. Cette pratique de la honte intervient au moment où des chaînes de distribution, partout dans le monde, font de la livraison à domicile après un achat sur le Net. Jusqu'où ira cette situation? C'est à M.Benbada, ministre du Commerce, et ses agents, d'y répondre.


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