Depuis les dernières élections locales, les passages des responsables de ces partis à la télévision sont rares, voire inexistants. Les pressions se multiplient contre les partis politiques de l'opposition. Contrairement au discours officiel et aux dispositions de la Constitution amendée en 2016, le pouvoir ne fait aucun geste pour faire entendre la voix de l'opposition. Au contraire, il ne lui laisse presque pas d'espace : interdiction d'accès aux médias audiovisuels, publics et privés, restriction sur les autorisations de réunion publique et multiplication des embûches… Le dernier cas en date est celui du Mouvement démocratique et social (MDS). Le parti de feu El Hachemi Cherif risque de se retrouver sans siège dans les prochaines semaines. L'agence qui gère l'immeuble du boulevard Krim Belkacem, à Alger, où est situé son siège national, lui réclame des arriérés de loyers et poursuit la direction du parti en justice pour «récupérer son dû». Mais selon les responsables du MDS, ce n'est qu'un subterfuge pour déloger «le parti des locaux qui lui sont octroyés depuis sa création». Pour eux, le siège qui accueillait des syndicalistes et des organisations privés de lieux de réunion publique «devient la cible des autorités». Des formations font face aussi à d'autres pratiques. En effet, pour la tenue de son cinquième congrès, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a aussi subi de nombreux blocages. Devant tenir ses assises en 2017, le parti, selon son président Mohcine Belabbas, n'a pas pu réserver de salle. Toutes les demandes faites à cet effet ont buté sur un refus, sous prétexte que les salles demandées étaient occupées. «Ce qui est faux», dénonce le président du parti. Ce n'est qu'au début du mois de février en cours que le RCD a réussi à organiser ses assises, mais dans deux lieux différents : les travaux ont été ouverts dans un chapiteau de l'hôtel Hilton et ils ont été clôturés à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, à l'ouest d'Alger. Une première dans les annales. En plus des restrictions sur la liberté de réunion, les partis politiques de l'opposition sont boudés par les médias, notamment les chaînes de télévision publiques et privées. Depuis les dernières élections locales, les passages des responsables de ces partis à la télévision sont rares, voire inexistants. Au moment où même les réunions internes des partis au pouvoir sont largement couvertes par la Télévision publique, des chefs de parti de l'opposition sont carrément interdits des plateaux de l'ENTV depuis plusieurs années. Le cas du président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, est le plus édifiant. En raison de son discours sur la vacance du pouvoir, l'homme et sa formation politique ne sont plus invités par les chaînes de télévision, y compris privées. Difficile de croire à un simple choix éditorial des médias concernés…