Le droit à la garde de l'enfant, notamment après le remariage de la maman, doit être révisé et les malades méritent une meilleure prise en charge dans les établissements hospitaliers.» C'est ce qu'a déclaré la présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Fafa Si Lakhdar Benzerrouki, qui a dévoilé, dans un entretien accordé à l'APS, les différentes recommandations mentionnées dans le rapport annuel de ce conseil pour l'année 2017. Mme Benzerrouki a précisé qu'il est urgent de revoir l'article 66 du code de la famille, qui déchoit la maman de son droit à la garde si elle se remarie avec une personne non liée à l'enfant par une parenté de degré prohibé. Une disposition qui devrait être révisée dans le sens de préserver l'intérêt de l'enfant. Elle recommande l'attribution du droit de la garde sous décision de justice certes, mais après une enquête sociale qui prendra en compte l'avis de l'enfant. Pour elle, la maman est la meilleure personne qui peut garder son enfant, et ce, dans l'intérêt de ce dernier. Toujours dans le volet relation mère-enfant, Mme Benzerrouki a appelé à l'amélioration de la prise en charge des patients dans les services hospitaliers, notamment ceux de l'enfance et de maternité. D'ailleurs, plusieurs propositions ont été émises dans ce sens. Dans ce rapport, il est également exposé le bilan annuel de ce conseil qui, selon Mme Benzerrouki, a reçu 848 plaintes et saisines au cours de l'année écoulée. Quelque 577 plaintes ont été prises en charge. La plupart de ces dossiers étaient en relation avec les aides allouées aux personnes démunies et au rapprochement des détenus, placés dans des établissements pénitentiaires éloignés de leur domicile familial. Elle a tenu, par ailleurs, à préciser que son institution n'a reçu aucune plainte de violation des droits de l'homme de ressortissants algériens détenus dans les prisons de pays étrangers. Pour la problématique des migrants clandestins, Mme Benzerrouki a réaffirmé l'engagement de l'Algérie dans la préservation des droits de l'homme dans ce volet et que l'Etat veille au respect des lois internationales et de leur prise en charge. «D'ailleurs, 37% des malades pris en charge à la wilaya de Tamanrasset sont des ressortissants étrangers. Ils sont soignés au même titre que les citoyens algériens sans aucune distinction. Pour les opérations de rapatriement, elles ont été effectuées suite à la demande de leur pays d'origine et se déroulent sans aucune violation des droits de l'homme», explique-t-elle avant de répondre aux différentes ONG qui ont tiré la sonnette d'alarme quant à la prise en charge des migrants clandestins. Selon elle, l'Etat algérien ne rapatrie pas les migrantes enceintes qui bénéficient d'un regroupement familial avec leurs époux et enfants. Cependant, elle a appelé le gouvernement algérien à mieux prendre en charge les préoccupations socioéconomiques des jeunes citoyens algériens, notamment dans le volet de l'accès au marché de l'emploi, afin d'endiguer le phénomène «suicidaire» des harraga. Pour rappel, le CNDH a été créé en 2016. Ce rapport, qui est le premier, sera soumis prochainement à la présidence de la République.