Les opérations de rapatriement des ressortissants africains vers leurs pays d'origine, à la demande de ces pays, ont coûté à l'Algérie 1,2 milliard de dinars depuis 2014, a affirmé dimanche à Alger la présidente du Conseil national des Droits de l'Homme (CNHD), Fafa Sid Lakhdar Ben Zerrouki. Intervenant lors des travaux d'une Journée d'études organisée à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la traite d'humains, la présidente du CNDH a indiqué que l'Algérie avait dépensé, entre 2014 et 2016, «80 milliards de centimes pour des opérations de rapatriement ayant concerné 6.000 enfants et 18.000 femmes vers leurs pays d'origine», soulignant que «40 milliards de centimes seront encore alloués à ce type d'opérations». Concernant le thème de la rencontre, Mme Benzerrouki a précisé que «l'Algérie a, de tout temps, oeuvré la consolidation de son arsenal juridique en matière de lutte contre la traite d'humains qui constitue un phénomène nouveau, et ce à travers l'introduction d'un chapitre spécifique à ce phénomène au code pénal lors de son amendement en 2009, la promulgation de procédures pénales relatives à cette question à l'instar de l'imposition d'une aide spécifique aux victimes notamment les mineurs et la non application du principe de prescription pour ce type de violations, outre l'installation de la Commission nationale de lutte contre la traite de personnes en 2016, présidée par le Premier ministre». La responsable a évoqué, également, la nature de l'action du CNDH dans ce domaine, en termes «d'enregistrement des violations et des plaintes déposées en vue de prendre les mesures idoines». Au niveau international, Mme Benzerrouki a rappelé que l'Algérie avait adopté la majorité des traités et chartes internationaux et régionaux y afférents», ce qui «dénote l'intérêt qu'elle accorde à la lutte contre ce phénomène transfrontalier». De son côté, le président de la Commission nationale de lutte contre la traite de personnes, Hichem Ramdani a annoncé l'élaboration d'un texte de loi sur ce phénomène qui touche à la dignité humaine, ajoutant que ce texte «sera conforme aux chartes onusiennes et inclura les différents aspects de la prévention et des dispositions du code du travail dans son volet relatif au travail des mineurs». L'Algérie oeuvrera, dans le cadre d'un plan de travail «bien ficelé», à «mettre en place une banque de données relative à ce phénomène» et à «consacrer les mécanismes susceptibles de faciliter le placement des victimes dans les centres d'accueil», ajoute le même responsable.