La problématique des réfugiés en Algérie fera l'objet d'une journée d'étude demain par le Conseil national des droits de l'homme (CNDH), selon sa présidente. «Nous organiserons une journée d'étude, demain, autour de la problématique des réfugiés, à l'Ecole nationale d'administration (ENA), en présence du représentant du Haut-Commissariat aux réfugiés», a annoncé Fafa Benzerrouki, hier, à partir de Constantine, où elle a effectué une visite inopinée au service des enfants cancéreux du CHU Ben Badis. L'Algérie, qui est confrontée à une migration de masse depuis quelques années, comptabilise quelque 40 000 Syriens, plus de 4000 Palestiniens et des centaines de réfugiés issus du continent africain. Ce sont des statistiques récentes, précisément de 2016, avancées par la représentation du HCR lors de la célébration de la Journée mondiale des réfugiés, qui coïncide avec le 20 juin de chaque année. Des chiffres en constante hausse en dépit de quelques opérations de rapatriement de milliers de Subsahariens. Le discours officiel a toujours tenu à faire le distinguo entre rapatriement à la demande de pays et refoulement. «L'Algérie a toujours respecté le principe de non-refoulement des réfugiés qui leur permet, ainsi qu'aux demandeurs d'asile, d'accéder à la protection internationale», est-il rappelé. Mme Benzerrouki a abondé dans le même sens concernant cette migration imposée : «L'Algérie a signé en 1963 un traité pour le non-refoulement des réfugiés.» Accompagnée de la délégation régionale du CNDH, l'ancienne présidente du tribunal administratif d'Alger s'est rendue au CHU de Constantine pour s'enquérir des conditions d'accueil des malades, leur prise en charge et le respect de leurs droits et de leur dignité. Des insuffisances au niveau de la structure hospitalo-universitaire ont été relevées après échanges avec le personnel médical, dont particulièrement le manque de moyens de diagnostic et les ruptures de stock de médicaments. Sans pouvoir exécutif, la CNDH est investie exclusivement d'une mission d'évaluation, ce que n'omettra pas d'expliquer Mme Benzerrouki : «La mission du CNDH est d'évaluer tout ce qui a trait aux droits de l'homme. Son rôle est de recueillir des déclarations et suggestions (…), tout cela sera consigné et étudié par le bureau permanent, un rapport sera par la suite remis à qui de droit.» Fafa Benzerrouki Sid Lakhdar a été élue, en mars dernier, présidente du Conseil national des droits de l'homme institué en application des dispositions de la Constitution amendée de février 2016. L'instance compte 38 membres et cinq délégations régionales, installées dans les wilayas de Béchar, Ouargla, Constantine, Oran et Alger. «Les délégations ont pour but de se rapprocher davantage des citoyens dans ces régions, ce qui nous permet d'être présents sur le terrain», a-t-elle précisé.