Le RND a organisé, avant-hier à Tizi Ouzou, une conférence-débat sur le financement budgétaire et l'efficacité des politiques publiques, animée par M. Harchaoui, ancien ministre et membre du bureau national de ce parti. D'emblée, l'orateur a défendu toutes les réformes économiques engagées depuis le début des années 1990 par les différents gouvernements. Tout en reconnaissant l'impact de ces réformes sur les citoyens qui ont vu leur pouvoir d'achat se dégrader, M. Harchaoui soutient qu'il s'agissait d'un mal nécessaire pour que l'Algérie retrouve son équilibre budgétaire et financier. « Le bien-être d'aujourd'hui est le résultat des sacrifices d'hier. Les initiateurs de ces réformes n'ont tiré aucun bénéfice. Au contraire, ils continuent à être mal perçus par la société qui a subi, je le reconnais, les conséquences de la crise économique qu'a traversée notre pays depuis le premier choc pétrolier de 1986 », lance-t-il à l'assistance. L'orateur affirme soutenir les privatisations qu'il considère comme un mode de gestion de l'économie efficace, citant au passage l'exemple du complexe sidérurgique de Annaba, géré en grande partie par les Indiens. M. Harchaoui n'a pas hésité à faire l'éloge de la politique de relance économique du président de la République qui a permis, selon lui, à l'Algérie d'atteindre une croissance économique variant entre 5 et 6%. « Tous les indicateurs sont au vert. Un taux de croissance économique de 8% est prévu pour l'année 2007 », avance-t-il confiant. L'ex-ministre du Commerce estime, toutefois, qu'il est nécessaire de développer une économie hors hydrocarbures et compétitive afin d'éviter aux générations futures d'autres crises. « Le développement économique et social de l'Algérie ne peut demeurer indéfiniment à la charge du budget de l'Etat et du Trésor public. De toute évidence, la politique financière et monétaire du pays doit être mise en cohérence avec la politique budgétaire », ajoute-t-il, précisant que « le travail d'évaluation de la relation coût/efficacité des politiques publiques et des projets de développement reste à faire. La question du contrôle budgétaire devrait connaître une meilleure prise en charge ».