Le commandement régional de la gendarmerie nationale de Constantine organise depuis hier en son siège situé à Ali Mendjeli deux journées de sensibilisation sur le braconnage et le commerce illicite des animaux sauvages. Une rencontre régionale organisée en partenariat avec le ministère de la Justice, la direction générale des Douanes, celle des Forêts, la Fédération nationale des chasseurs, la direction du tourisme de Constantine ainsi que les directions de la pêche des wilayas de Skikda et d'El Tarf. Le colonel Tahar Mghalat, commandant la 5ème région de la gendarmerie à Constantine, a indiqué à propos de la tenue de cette rencontre, que celle-ci vise un double objectif : d'abord connaître le point de vue des principaux acteurs agissant dans le processus de protection de la faune et de la flore, et ensuite œuvrer à renforcer les mécanismes de lutte contre le braconnage et le commerce illicite des animaux sauvages. Un phénomène pour lequel la solution sécuritaire demeure insuffisante, si elle ne s'accompagne pas, selon lui, de mesures idoines pour y mettre fin et d'une prise de conscience sur les effets destructeurs du braconnage, en particulier sur l'écosystème. La sous-directrice de la chasse et de la protection de la faune à la direction générale des forêts, le Dr Wahida Boussakine, que nous avons interrogée en marge de cette rencontre à propos de l'ampleur et des dangers du braconnage, nous a affirmé pour sa part que certaines espèces d'antilopes sahélo-sahariennes à l'exemple de l'oryx et de l'addax sont en voie de disparition en Algérie à cause du braconnage. D'autres espèces comme l'outarde sont également menacées de disparition. «Pour faire face à ce phénomène et préserver un équilibre écologique dans notre écosystème, 4 000 outardes ont été lâchées l'année passée, mais cela demeure insuffisant si d'autres mesures ne sont pas prises pour préserver toutes les espèces menacées de disparition», a-t-elle souligné. Notre interlocutrice nous a confié d'autre part qu'un grave danger menace d'autres espèces, notamment les singes à qui des habitants dans certaines wilayas ont pris l'habitude de donner de la nourriture, des sucreries et même du soda. Un comportement qui, selon elle, a altéré fortement la santé de ces animaux, dont un nombre considérable est atteint du diabète, une maladie que certains pensent à tort qu'elle ne touche que les humains, mais qui en réalité affecte également les singes d'où la nécessité de sensibiliser la population autour de ce problème. Le président de la Fédération des chasseurs de la wilaya de Constantine, Hamouda Jamel, pense quant à lui, qu'une lutte efficace contre le braconnage passe inévitablement par la mise en conformité des chasseurs face à la loi et ce, par l'assouplissement des conditions d'obtention du permis de chasse, afin de permettre à ces derniers d'exercer en toute liberté leur passion dans un cadre réglementé et uniquement durant la période d'ouverture de la chasse laquelle s'étale entre septembre et janvier. Ce qui permettra, selon lui, de mettre fin à la chasse anarchique durant la période d'élevage et de reproduction des espèces autorisées à la chasse.