Dimanche dernier, ils étaient des milliers de personnes à assister aux obsèques de la jeune étudiante S. Hafidha appelée Abir dont l'assassinat la semaine dernière a suscité la consternation au sein de la population de Biskra, a-t-on constaté. Le corps de la victime a été mutilé et ses membres dispersés à plusieurs endroits de la ville. L'ensemble des habitants de Biskra sont unanimes à appeler à l'application de la peine de mort à l'endroit du meurtrier et de ses complices, tous arrêtés le lendemain du crime par les agents de la brigade criminelle de la PJ de la sûreté de Biskra. Mercredi dernier, des dizaines d'étudiants et d'enseignants de l'université Mohamed Khider (UMK), où la victime poursuivait des études en 3e année de licence de langue française, se sont rassemblés sur le campus pour exprimer leur douleur, leur désappointement et leur peine, a-t-on constaté. Emus et les gorges serrées, ceux-ci ont souligné que leur amie tuée était une jeune fille «ordinaire, moralement irréprochable, gentille et avenante qui a été victime d'un acte innommable, inacceptable et inhumain». Pour cela, ils ont scandé des slogans en faveur de la loi du talion et exhorté la justice à être implacable vis-à-vis des coupables d'un tel crime. Jeudi matin, des milliers de personnes des deux sexes ont participé à une marche silencieuse du domicile de la défunte vers le tribunal de Biskra et vers le siège de la wilaya pour réitérer leur demande d'appliquer strictement la peine capitale contre les auteurs de cet homicide qui a soulevé une vague d'indignation, mais aussi contre les kidnappeurs et les violeurs d'enfants. Vendredi, les spectateurs du match de football entre l'USB et l'USMA ont observé avant l'entame de la partie une minute de silence à la mémoire de la jeune fille disparue dans d'atroces conditions lesquelles n'ont apparemment laissé personne indifférents. Les gradins du stade ont alors vibré sous les cris d'appel à une sentence radicale à l'encontre des auteurs de cet ignoble assassinat. Même les imams officiant ce jour-là dans les mosquées n'ont pu faire l'impasse sur cette affaire qui a plongé la ville dans le désarroi et l'incompréhension. Dans leurs sermons, ils ont tenté de calmer les esprits et rappelé que les préceptes religieux musulmans préconisaient la loi du talion contre les auteurs de crimes de sang. Pour rappel (El Watan du 28-02-2018 et du 01-03-2018), la jeune fille avait quitté l'université vers 15 h pour rejoindre le domicile familial situé à El Alia dans un immeuble. Elle a rencontré son assassin dans la cage d'escalier. Celui-ci est son voisin de palier. Il l'aurait entraînée dans sa maison et tuée parce qu'elle a catégoriquement refusé ses avances et s'est défendue en criant et en griffant son agresseur. Le présumé coupable a avoué avoir découpé le corps de la jeune fille avec une scie et emmailloté les membres avec des morceaux de tissus mis dans des sacs-poubelle en plastique. Avec l'aide de sa mère âgée de 61 ans, de ses deux frères et de ses trois sœurs trentenaires, le meurtrier a disséminé, dans la nuit de lundi à mardi dernier, les parties du corps de la victime à plusieurs emplacements de la ville de Biskra. Alertés, les éléments de la sûreté de Biskra ont élucidé cette affaire en quelques heures et arrêté les sept personnes impliquées. Accusées d'homicide volontaire avec préméditation, de participation et de complicité dans l'accomplissement d'un crime et de non-dénonciation d'un acte criminel, les mis en cause ont été déférés, dimanche matin, au parquet où un magistrat instructeur de la chambre criminelle du tribunal de Biskra a ordonné leur placement en détention provisoire. «La célérité avec laquelle cette affaire a été résolue a été déterminante. Les preuves collectées contre les inculpés et le principal auteur des faits ont incité le procureur de la République à retenir les mêmes qualifications des faits que celles auxquelles nous sommes arrivés. Maintenant, c'est à la justice de faire son œuvre pour sévir contre cette famille de criminels dont le degré d'implication varie d'un membre à un autre.», a souligné le commissaire principal Said Mouas. Ayant suscité de la peine et de la sympathie pour la victime et sa famille éplorée, cette affaire est longuement commentée dans toutes les maisons, les cafés et sur les réseaux sociaux.