Le sénateur et membre du comité central ne décolère pas contre Djamel Ould Abbès et lui demande de quitter la direction du FLN. Ould Abbès doit partir. Il doit rentrer chez lui», a affirmé Abdelwahab Benzaïm à El Watan, quelques heures après avoir appris que son passage devant la commission de discipline du parti a été décalé au 13 mars, alors que la convocation était initialement prévue pour le 6 mars. Le sénateur ne s'explique pas le report : «On ne m'a pas donné les raisons du report. Ce matin j'ai été informé du changement sans plus d'explication.» Aussi il ne décolère pas et affirme vouloir se battre jusqu'au bout contre la décision du chef du parti. Pour ce faire, le sénateur annonce un rassemblement devant le siège du FLN le 13 mars avec un comité de soutien composé des sénateurs FLN, des membres du comité central et des militants. «J'ai reçu ces derniers jours le soutien de plusieurs sénateurs et membres du comité central qui ne comprennent pas la décision du secrétaire général, alors que je n'ai rien à me reprocher, si ce n'est d'avoir participé au débat au moment où les portes du dialogue ont été fermées à la face des grévistes», affirme-t-il. Et d'ajouter : «Je ne renie rien de ce que j'ai déjà affirmé au préalable.» Le conflit entre les deux hommes a éclaté quand il fut reproché au sénateur et membre du comité central un message posté sur sa page Facebook, dans lequel il s'en prenait à la gestion par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, du conflit avec le syndicat autonome Cnapeste et demandait son limogeage. Pour le patron du FLN, cette prise de position outrepassait les prérogatives du sénateur et surtout court-circuitait ses déclarations dans les médias. En effet, dès la fin du conflit, le FLN s'était empressé de saluer le rôle de la ministre de l'Education dans la gestion de la crise et s'était félicité de la décision du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation d'avoir mis fin à la grève suite «aux orientations du président de la République et du ministère de l'Education nationale pour l'approfondissement du dialogue avec tous les partenaires sociaux». Pour le secrétaire général du parti, la prise de position de M. Benzaïm créait la cacophonie au moment où son avenir à la tête du parti est de plus en plus contesté en interne… mais également par certains de ses soutiens à la Présidence. A l'approche de la présidentielle, Djamel Ould Abbès n'est pas sûr de garder la confiance du premier cercle présidentiel, malgré ses innombrables marques de fidélité au président du parti et président de la République. En tout cas, face à la menace d'être mis en minorité lors de la tenue du prochain comité central, programmé initialement en mars, Djamel Ould Abbès a décidé de le retarder, prétextant le retard pris dans la préparation des rapports d'évaluation des mandats du président Bouteflika. «Lorsque nous recevrons ces rapports, la direction les examinera. On verra après pour la date du CC», a déclaré, à nos confrères de TSA, Sadek Bouguetaya, membre du bureau politique en charge de l'organisation et de l'information. Mais pour Abdelwahab Benzaïm, l'affaire est entendue, si le comité central aura lieu dans la transparence, et est persuadé de la défaite du patron actuel du FLN. Un avis partagé par de nombreux cadres et même au sommet de l'Etat. «Le cas Ould Abbès devra être réglé rapidement par la Présidence, affirme un ancien membre du bureau politique. A l'approche de la présidentielle, il est peu probable qu'il soit maintenu en place, d'autant qu'il n'est jamais parvenu à s'imposer.» Au FLN, les candidats à la succession ne manquent pas et certains commencent à montrer le bout de leur nez.