Pour se défendre, le sénateur lance un appel aux parlementaires et à tous les membres du comité central soucieux de préserver leur libre arbitre. Devant être traduit, hier, devant la commission de discipline, le sénateur Abdelwaheb Benzaïm sera, en fin de compte, présenté devant ladite commission, le 13 mars prochain. Ce membre du Conseil de la nation a appelé le président de la République à limoger la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, dans la foulée de son bras de fer avec le Cnapeste en raison de la grève illimitée dans le secteur de l'éducation. En réaction à son rappel à l'ordre, il a accusé Ould Abbès de vouloir «le réduire au silence, en lui interdisant de s'exprimer librement et participer au débat public». A ce propos, le patron du FLN avait déclaré en marge de la cérémonie de recueillement sur la tombe du martyr Larbi Ben M'hidi que «dorénavant celui qui fait des déclarations publiques ou prend position sans l'autorisation de la direction du parti, sera traduit automatiquement devant la commission de discipline», qu'il a installée le 6 février dernier, suite à la sortie publique annonçant la création d'une coordination pour soutenir le 5e mandat présidentiel par le député et richissime homme d'affaires de Annaba, Baha Eddine Tliba. Il a annoncé une volonté de discipliner les rangs de la formation qu'il dirige, en indiquant que «le parti sera nettoyé». Pour se défendre, le sénateur lance un appel aux parlementaires et à tous les membres du comité central soucieux de préserver leur libre arbitre, tout en prenant à témoin les médias, afin de l'appuyer dans sa dénonciation de la décision de sa traduction devant la commission de discipline. Il l'a qualifiée d'un «procès contre le droit à l'autonomie et à la liberté d'expression de l'élu». Il déclare aussi s'inscrire en porte-à-faux contre la sentence du patron du FLN laquelle, selon lui «prive les élus de leur droit constitutionnel de s'exprimer et de débattre librement». Il considère l'autorisation préalable exigée par le secrétaire général avant de s'exprimer ou de prendre position comme une «épée de Damoclès» suspendue au-dessus de la tête des élus et des cadres du parti. «A quoi rime le verdict de Ould Abbès? Cela voudrait-il dire que je dois demander la permission du SG à chaque fois que je veux m'exprimer en public ou devant la presse, quand je veux poser une question orale à un membre du gouvernement...?», s'est-il interrogé. A titre de rappel, sept cadres, dont Tliba, un député de l'émigration, Nourdine Belmeddah, Mohamed Bouazza, membre du comité central et d'autres mouhafedhs ont déjà été entendus par cette commission. Deux autres devront comparaître dans les prochains jours. Le patron du FLN dispose du droit de veto, il peut gracier le mis en cause comme il peut avaliser la sentence proposée par la commission, explique-t-on. La bataille à couteaux tirés s'explique également par l'approche de la session du comité central. Prévue pour le 19 mars prochain, la session du CC, serait renvoyée à une date ultérieure. Le rapport national sur le bilan des réalisations des quatre mandats du chef de l'Etat que devaient dresser les structures locales du parti dans chaque wilaya, ne serait pas encore finalisé, ce qui expliquerait le report de la réunion du comité central. Cela suppose que ce bilan sera inscrit à l'ordre du jour de ce rendez-vous. Intronisé à la tête du parti le 22 octobre 2016, en remplacement de Amar Saâdani, Ould Abbès a annoncé récemment que l'ordre du jour de la session du comité central, sera réduit à deux points seulement: lecture et adoption des bilans moral et financier.