Interpellé par ailleurs sur la réunion du comité central prévue pour le 19 mars prochain, le secrétaire général du FLN a laissé entendre qu'ellle sera reportée. Pas de déclaration sans autorisation. Le secrétaire général, Djamel Ould Abbès, veut mettre de l'ordre dans la maison FLN. «Les prises de position sont soumises à une autorisation préalable de la direction du parti», a martelé Ould Abbès dans une déclaration à la presse en marge d'une cérémonie de recueillement à la mémoire du martyr de la révolution, Larbi Ben M'hidi, tenue hier au cimetière El Alia. Réagissant aux critiques du sénateur, Adelwahab Benzaïm, qui a appelé au départ de la ministre de l'Education, le patron du parti a saisi l'occasion pour délivrer un message clair à tous ses militants. «Tous ceux qui transgressent le statut et le règlement intérieur du parti passeront devant la commission de discipline», a-t-il promis avant d'ajouter: «Nous avons déjà convoqué sept cadres, le huitième sera entendu demain. On ne pardonnera à personne.» L'homme fort du parti ne tolère plus les comportements indisciplinés. «L'époque du chantage et du marchandage est révolue», a-t-il soutenu tout en assurant que «le FLN sera nettoyé». Ould Abbès hausse le ton pour inviter les autres à tirer des leçons. Désormais, les militants du parti et même les responsables ne doivent plus s'aventurer à prendre position sur un sujet d'actualité sans le consentement de la direction du parti. Ould Abbès n'a pas du tout apprécié la sortie du sénateur Abdelwahab Benzaïm qui a appelé à la démission de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, au lieu de radier des milliers d'enseignants. D'ailleurs, la sanction n'a pas tardé à tomber. Le sénateur a été rappelé à l'ordre, et pour avoir maintenu ses propos il a été traduit devant la commission de discipline. Dans une lettre adressée aux cadres de son parti, Benzaïm a affirmé n'avoir agi que pour défendre les intérêts des enseignants. «Des milliers d'enseignants allaient être radiés», a-t-il souligné tout en précisant qu'il est de son devoir de répondre aux préoccupations des citoyens. Dans cette même correspondance, le concerné a accusé indirectement le patron du FLN de projeter une image négative du parti, celle d'une formation politique hostile aux valeurs démocratiques. Benzaim a salué l'engagement du président de la République, également président du parti, qui a mis fin à ce bras de fer à travers l'amorce d'un dialogue clair entre les syndicats et la tutelle. Il y a lieu de rappeler que le secrétaire général du FLN a même critiqué le geste du président de l'Assemblée populaire nationale Saïd Bouhadja qui a reçu une délégation du collectif Camra en qualifiant cette rencontre d'erreur politique. Au lendemain de sa rencontre, Bouhadja s'est rétracté en pleine session en affirmant que l'Assemblée n'avait nullement l'intention de se substituer à la tutelle. Revenant sur la crise de l'éducation, Ould Abbès a mis en exergue le rôle positif joué par le parti, lequel a procédé à une médiation entre le ministère de l'Education et le Cnapeste. «Une médiation initiée suite aux instructions du président de la République qui a invité les partis concernés au dialogue», souligne Ould Abbès. Pour lui, cette médiation était salutaire puisqu'elle a permis de désamorcer la crise. Interpellé par ailleurs sur la réunion du comité central prévu pour le 19 mars prochain, le secrétaire général du FLN a laissé entendre qu'elle sera reportée. «Nous sommes en train de travailler sur les réalisations du président de la République depuis 1999. Le travail est achevé dans 22 wilayas», a-t-il avancé tout en soutenant que le parti n'aura pas le temps d'achever tous les rapports au niveau des 48 wilayas dans moins de deux semaines. Selon une source proche de la direction, le comité central sera convoqué en avril prochain, date qui coïncidera avec le quatrième anniversaire de l'élection du chef de l'Etat à un quatrième mandat. Le comité central qui va se prononcer probablement sur son candidat à la présidentielle de 2019 veut prendre plus de temps pour mieux affiner sa décision. Ould Abbès a qualifié de «parasites» ceux qui font campagne pour le cinquième mandat en réitérant son soutien indéfectible au président Bouteflika.