Des investisseurs ayant bénéficié de concessions de terrains pour la réalisation de structures touristiques à la ZET d'Aokas relancent les travaux malgré la décision récente du wali de Béjaïa de geler les projets. Durant l'après-midi de vendredi, le Collectif de citoyens pour la sauvegarde de la bande boisée s'est déplacé sur les lieux pour constater de visu cette «dérogation à la décision de l'administration». Ils étaient plus de 40 personnes à se mobiliser sous une pluie battante dans le but de réagir à temps et alerter toutes les instances concernées sur cette situation. Des investisseurs ont continué à abattre des arbres, des pins d'Alep, et dresser des clôtures pour délimiter les périmètres des chantiers. Un porteur de projet a construit en béton armé une clôture et a procédé au dépôt de quantités importantes de pierres au milieu de la bande boisée, dénoncent les animateurs du mouvement qui promettent des actions radicales dans le futur. C'est dire qu'ils ne comptent plus sur l'administration pour protéger ces espaces boisés, malgré leur combat qui date de près de trois ans. Le collectif s'est donné rendez-vous afin d'organiser aujourd'hui, à 17h, un rassemblement à la place Katia Bengana pour discuter de la suite à donner au mouvement. Ils pointent d'un doigt accusateur certains responsables locaux qui «ne se soucient pas de la question environnementale, malgré la décision prise par le wali en leur faveur». Ils dénoncent aussi le bradage du foncier dans la ville d'Aokas et s'opposent toujours à la réalisation d'une crèche et d'une clinique de dialyse privées dont les choix des terrains sont contestés par la population.