Cette année encore, l'administration n'offrira pas de nouvelles structures touristiques aux estivants en dehors de l'autorisation à la baignade, pour la saison 2018, de sept plages dans les communes de Melbou, Beni Ksila et Boukhelifa. Les investissements publics se limitent au rafistolage des structures légères installées à travers les plages et le rafraîchissement des couleurs des trottoirs et des façades des maisons des villes balnéaires. Les préparatifs de la saison estivale se résument, chaque année, à la constitution de la traditionnelle commission mixte composée d'élus et d'un certain nombre de représentants de l'administration dont l'objectif est de, pour reprendre les propos de la cellule de communication de la wilaya, «contrôler et inspecter les hôtels balnéaires, ainsi que la sensibilisation des gérants au respect des normes d'exploitation, d'hygiène et de la sécurité alimentaire». A ce jour, aucun projet n'a été lancé dans le cadre des investissements publics et privés au profit des estivants, à l'exception d'un projet d'hôtel en voie d'achèvement aux Oliviers (Béjaïa) et réalisé par une firme saoudienne. L'administration a indiqué récemment que la wilaya dispose de 11 zones d'extension touristique de 817 ha, dont 7 sont situées sur la côte ouest avec 539 ha et 4 autres zones à l'est, mais sont peu viabilisés, voire pas du tout. La même source ajoute que 96 projets qui sont programmés à l'est ajouteront 5335 lits à la capacité d'accueil de la wilaya. Sauf que dans cette région, la bande boisée longeant le littoral et où ces projets sont prévus est farouchement défendue par les habitants. En 2016, suite à la résistance des habitants, la direction du tourisme de Béjaïa a «suspendu» la réalisation d'équipements touristiques, dont quatre hôtels, un complexe et une résidence touristique, et un centre de loisirs qui devaient être édifiés sur les six lots cédés. La totalité des investissements aurait pu engendrer, selon la même source, 1484 emplois directs et 7553 lits supplémentaires. Cela a conduit au déplacement, au milieu de l'année 2017, d'une commission ministérielle qui a rejeté quelques dossiers d'investissement projetés sur le littoral est. Ce n'est pas la première fois que des investissements sont décriés par la population locale ou par des responsables politiques. En 2013, 19 lots ont été attribués dans cette partie de la zone, délimitée par les deux oueds Tabelout et Ouraoussen, à une vingtaine d'investisseurs issus de la région. Mais des voix se sont élevées pour dénoncer une distribution «illégale et imméritée» pour certains investisseurs. Le comité d'architecture de l'urbanisme et de l'environnement bâti, installé par le wali, a examiné dernièrement des projets de complexes touristiques au niveau de la ZET d'Aokas et Béjaïa, «qui seront entamés bientôt», selon la cellule de communication du wali qui a exigé du directeur de l'industrie de favoriser «les grands investisseurs professionnels dans le tourisme balnéaire» après l'aval du comité d'architecture de la wilaya.