Le mouvement de protestation né pour la protection de la bande boisée d'Aokas ne s'estompe pas. Samedi dernier, une énième action de rue a eu lieu, avec une marche à laquelle ont pris part des centaines de personnes. L'appel a été lancé, cette fois-ci, par deux collectifs, d'Aokas et de Souk El Tenine, qui font cause commune. Celui d'Aokas s'est donné l'appelation de «collectif citoyen pour la défense du patrimoine et de la bande boisée». Dans l'appel, il est exigé «l'arrêt immédiat de la destruction» de cette bande boisée et l'annulation «immédiate» des projets qui y sont programmés, à savoir, essentiellement, des hôtels balnéaires. Pour les protestataires, il s'agit de «pseudo-projets d'investissement touristique». Les nombreuses banderoles brandies par les marcheurs portent des dénonciations et des aspirations. L'une d'elle crie «alerte à la catastrophe», une autre réclame un «développement sans destruction», une autre encore s'adresse ainsi aux autorités : «Laissez-nous respirer». Sur des pancartes, marquées par des slogans inscrits en français et en anglais, on rappelle que la bande boisée est un «patrimoine écologique inviolable», et que «le futur est dans la nature». Le chantier ouvert sur le site avait alerté les défenseurs de l'environnement, qui revendiquent que soit aussi démoli le mur qu'on a construit «au niveau de l'ex-camp de toile de Sonatarch» et le retrait des gravats qui y ont été déposés, ainsi que la clôture installée. Le mouvement, intégré par les partis FFS et PST, à travers leurs élus, veut s'assurer de la disparition de tout signe de travaux et réclame la «restitution de la bande boisée à la collectivité et son aménagement en parc naturel». La marche a démarré, concernant Aokas, de la place publique Katia Bengana vers un point de la bande boisée qui longe le littoral sur une dizaine de kilomètres, s'étalant jusqu'à la commune de Souk El Tenine. Elle est programmée pour recevoir les projets de la zone d'expansion touristique. Les deux comités, tout en se disant non opposés à l'investissement créateur d'emplois, considèrent que les espaces verts doivent être une ligne rouge à ne pas dépasser et des espaces à protéger du bétonnage. «Non au béton, oui aux espaces verts» a-t-on écrit sur une pancarte, tandis que sur une autre on assure de la détermination du mouvement de protestation à aller jusqu'au bout de son engagement. «Autorités, on ne lâche rien» dit-elle.