Au moins huit personnes ont péri dimanche et lundi dans des violences entre les communautés peule et dogon dans le centre du Mali. Les violences se multiplient depuis deux ans dans le centre du Mali entre Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l'agriculture. Elles ont fait au moins 25 morts depuis le début du mois de mars. Dimanche, «le village de Sabéré, à 25 km de Koro, a été brûlé et détruit suite à des violences intercommunautaires», ont indiqué dans un communiqué les Forces armées maliennes (FAMAs). «Tout est ruine, décombres et désolation», a précisé l'armée, arrivée sur place lundi. Les militaires maliens ont retrouvé le corps calciné d'un «vieillard de près de 90 ans» portant «des impacts de balles», selon le communiqué, qui ne donne pas d'autres détails. «Au moins huit civils ont été tués» et certains ont été brûlés, a déclaré lundi soir un élu de la localité, cité par la presse. Selon un autre élu de la région, ces affrontements sont un «prolongement de la crise de confiance entre des membres de la communauté peule et celle des Dogons». Par ailleurs, la déflagration d'un «engin explosif improvisé» au passage d'une charrette a fait trois morts dans la localité de Mondoro, également dans le centre du pays, selon un autre communiqué de l'armée. Ces incidents surviennent au moment où le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, entamera demain une visite dans le nord et le centre du Mali. «Le Premier ministre se rendra à Koro, pour renforcer la présence de l'Etat, pour parler aussi aux populations, les rassurer et apporter des solutions à ces conflits», a déclaré un conseiller du Premier ministre. En 2017, des violences similaires avaient fait au moins une soixantaine de morts. Ces conflits, souvent liés à l'eau ou au foncier, sont attisés par l'apparition, dans le centre du Mali en 2015, du groupe armé du prédicateur peul Amadou Koufa, avec lequel les Peuls sont souvent soupçonnés de collusion.