Les habitants de la localité Rassauta, à l'est de la capitale, ont raccordé leurs habitations au réseau d'AEP de manière illicite. Sans aucune autorisation de la Seaal, un particulier s'est permis de faire venir de l'eau potable grâce à une canalisation longue de plusieurs centaines de mètres. Celle-ci a servi pour les raccordements des maisons de toute une partie du quartier. L'initiateur de cette opération a demandé par la suite aux habitants du quartier de s'acquitter d'une somme d'argent qu'il a empochée sans qu'il ne délivre de reçus. Privés d'eau potable depuis la création du lotissement, les habitants se sont vu contraints d'effectuer le raccordement. «Nous sommes obligés de raccorder nos maisons au réseau d'eau potable de cette manière, sinon nous sommes appelés à attendre éternellement l'intervention de la Seaal», disent-ils. Cette situation renseigne sur le peu d'enclin des pouvoirs publics à régler le problème de manière définitive. «Nous avons fait beaucoup de demandes de raccordements, en vain. Maintenant que ce privé nous propose de raccorder nos maisons, nous n'avons pas d'autre choix que d'accepter», expliquent-ils. D'autres quartiers, dépendant de la commune de Bordj El Kiffan, sont dans la même situation. Citons à titre d'exemple les lotissements Benzerga, Harrga et Douar Benziane. Ces quartiers, caractérisés par une forte densité démographique, étaient alimentés en eau potable à partir des sondes agricoles. A Harrga, le dernier tremblement de terre a altéré la sonde. L'eau potable s'est mélangée avec les eaux usées. «L'eau de la sonde n'est pas propre. Nous nous sommes rabattus pendant des années sur les vendeurs d'eau dans les citernes. Ces derniers mois, un particulier nous a proposé des branchements à une canalisation qu'il a ramenée à partir du lieudit Qahouet Chergui à raison de 6000 DA le branchement. Le problème est donc réglé», confie un habitant du lotissement.