Diplômé en agronomie, Mourad Larabi, trentenaire, originaire de la commune de Chorfa, à l'est de la wilaya de Bouira est un passionné d'arborsculpture. «L'arborsculpture est un mot anglais qui désigne l'art et la technique de la mise en forme des troncs d'arbres et d'autres plantes ligneuses. En greffant, en pliant et en élaguant les troncs et les branches des plantes dès leur jeune âge, on obtient des formes ornementales ou utiles. C'est un travail qui nécessite beaucoup de patience et un esprit artistique», explique-t-il. La passion de Mourad est portée beaucoup plus sur l'olivier. D'après lui, il est le premier à exercer l'activité de l'arborsculpture sur l'olivier en Algérie. «Dans le cadre de mon travail de gestionnaire d'une grande pépinière, j'ai visité plusieurs pays d'Europe, l'Espagne, l'Italie, la France et autres. Là-bas, j'ai côtoyé plusieurs professionnels de l'arborsculpture, qui réalisent des œuvres magnifiques sur différentes plantes, mais jamais sur l'olivier. C'est là qu'est né mon penchant pour cet art», révèle-t-il. Après plusieurs tests et expériences d'arborsculpture effectués sur des oliviers, que ce soit au niveau du littoral à Alger, ou à Batna où il fait particulièrement froid en hiver, les résultats étaient excellents. «C'est un arbre robuste qui résiste aux conditions climatiques les plus rudes». Le jeune artiste décide alors de se consacrer entièrement à l'olivier. «Je me suis donné pour mission de mettre en valeur l'olivier, tout d'abord par amour pour cette espèce. Je veux éveiller l'intérêt des gens pour cet arbre à travers la décoration. Mon objectif est voir des oliviers plantés partout, non seulement pour leur fruit, mais aussi pour leur beauté», insiste-t-il. Le jeune agronome a consacré son lopin de terre à Chorfa à l'arborsculpture. Une sorte de laboratoire. «Nous avons tout à notre disposition. La terre, le climat idéal, l'eau, etc. Il ne reste qu'à faire travailler l'imagination. Ça me fait mal au cœur de voir cette frénésie pour l'importation des plantes décoratives qu'on peut facilement produire en Algérie. C'est bien d'importer le savoir-faire, mais c'est encore mieux de passer à l'action». A peine lancé dans sa nouvelle activité, Mourad reçoit des commandes quotidiennes pour l'acquisition d'oliviers décoratifs. «L'argent n'est pas une priorité dans mon projet. Mon bonheur est de voir cet arbre, l'olivier, planté partout. C'est d'ailleurs mon unique message. Planter».