Le troisième trimestre de l'année scolaire débute aujourd'hui alors que la grève du Cnapeste menace d'en charcuter une bonne partie. Le préavis de grève du Cnapeste pour un débrayage renouvelable de deux jours par semaine à partir du 9 avril n'a pas été suivi d'un appel au dialogue par la tutelle, qui se contente de menacer d'appliquer les sanctions contre tout gréviste. La ponction sur salaire sera appliquée dès le début de la grève, a menacé la ministre lors de sa dernière sortie médiatique. Cette position est loin de rassurer les parents d'élèves qui considèrent que le débrayage en vue des enseignants augmentera l'écart entre le nombre de cours prévu et celui réellement dispensé. L'Organisation nationale des parents d'élèves estime que dans le conflit entre le ministère de l'Education et le Cnapeste, tous les efforts sont concentrés sur le rattrapage du retard dans le programme de la terminale et des autres classes d'examen nationaux. «Les autres paliers ne figurent pas dans cette priorité, alors que l'enchaînement dans les cours risque d'être brisé avec des lacunes de compréhension et d'apprentissage qui ne tarderont pas à surgir», soutient Ali Benzina, président de l'Organisation nationale des parents d'élèves. Cette organisation qui estime que le programme «a du mal à être terminé durant les années sans perturbation en raison de la surcharge, notamment dans le moyen et le secondaire, sera amputé d'une grande partie cette année, en raison du débrayage des enseignants du Cnapeste». La même organisation relève «la différence entre les directives données dans le discours officiel du ministère et celles appliquées réellement sur le terrain». Le ministère a ordonné l'ouverture des établissements scolaires durant les vacances de printemps pour permettre le travail en groupes entre élèves qui peuvent également bénéficier du soutien de leurs enseignants, «mais la majorité des directeurs ont préféré fermer ces établissements à la fin du trimestre», fait remarquer M. Benzina. L'organisation craint que le troisième trimestre soit réduit au bourrage des élèves avec le maximum de cours au détriment de la compréhension et du temps réparti habituellement à la préparation des examens. Ce dernier rappelle d'ailleurs le ministère à l'ouverture de dialogue pour «faire revenir un climat stable à la veille des examens». L'organisation craint l'émergence de nouveaux mouvements de protestation dans le secteur. «Nous ne serions pas étonnés si des élèves manifestent pour réclamer le raccourcissement du programme ou encore l'organisation d'une autre session pour le baccalauréat», ajoute M. Benzina. Ces préoccupations rejoignent celles exprimées par l'Association nationale des parents d'élèves et la Fédération nationale des associations de parents d'élèves, dont les représentants se sont réunis avec la ministre la semaine dernière. Le ministère développe un discours rassurant avec un programme de rattrapage «qui sera suivi quotidiennement par des inspecteurs». Lors de sa dernière sortie médiatique, la ministre a assuré que les sujets d'examen ne concerneront que la partie du programme réellement dispensée, fixée par la commission nationale de suivi des programmes. A rappeler que les épreuves du baccalauréat se dérouleront du 20 au 25 juin prochain. Le bac blanc est prévu du 27 au 31 mai. L'examen de la fin du cycle primaire est prévu le 23 mai, tandis que celui du Brevet de l'enseignement moyen (BEM) se déroulera du 28 au 30 mai 2018.