L'ancien chef de la sûreté de wilaya de Tlemcen, S. M., a été convoqué par le juge instructeur du parquet de Remchi dans l'affaire de près de 3 quintaux de résine de cannabis, révélée au mois de novembre 2005 à Maghnia. Selon nos sources, au fait de ce scandale qui n'a pas livré tous ses secrets, l'ancien divisionnaire a été convoqué en deux qualités, celle de témoin et d'accusé. Il semble que ses collègues et subalternes d'autrefois l'ont directement impliqué. L'on se rappelle qu'au mois de novembre 2005, un grand nombre de policiers avait assiégé, à l'aube, le domicile du jeune Boubekeur. Dans une opération expéditive, ils l'ont embarqué sous prétexte que le véhicule stationné à proximité, toutes portes ouvertes et bourré de kif, lui appartenait. Les agents en tunique bleue, comme pièce à conviction supplémentaire, lui ont exhibé un document officiel lui appartenant, trouvé à bord de la voiture dont le véritable propriétaire se meut toujours sans inquiétude. Le scénario était tellement burlesque que cela sentait le coup monté mal préparé. Des témoins nous ont déclaré sous le sceau de l'anonymat qu'une fois arrivés sur les lieux, « les éléments des services de sécurité nous ont dit : « Rentrez chez vous, nous allons mettre la main sur une grosse quantité de drogue. » Ils avait même parlé de poids. Comment pouvaient-ils connaître le poids alors qu'ils ne s'étaient pas encore approchés du véhicule suspect ? », s'interrogent-ils. L'ancien commissaire de Maghnia, qui serait derrière cette machination, avait même donné l'ordre d'incinérer la drogue, alors que l'enquête n'avait pas encore été enclenchée. Pire, après l'inculpation et l'emprisonnement du jeune Boubekeur, il y a eu falsification et disparition de procès-verbaux concernant cette affaire, au niveau des services de la sûreté de daïra de Maghnia, comme cela a été démontré par l'institution judiciaire. Beaucoup de questions taraudent les enquêteurs et du simple citoyen : A qui appartient cette grosse quantité de kif ? Qui l'avait déposée près du domicile de la victime ? Qui l'avait acheminée et à partir d'où jusqu'au domicile du jeune Boubekeur, qui n'a jamais cessé de clamer son innocence et de crier au complot ? A qui appartient le véhicule en question ? Qui a donné l'ordre à un officier (détenu) de fournir une pièce d'identité de la victime et de la mettre bien en vue dans le véhicule ? Qui a donné l'ordre à un autre officier de faire disparaître des documents officiels au sein même de l'institution policière ? Des questions dont le commun des mortels détient une grande partie des réponses. L'on croit savoir que l'ancien commissaire de Maghnia, qui avec quasiment la même méthode a mis en prison trois frères et un autre père de famille, avant qu'ils ne soient lavés de tout soupçon par la cour criminelle, est l'architecte de cette machination sous les « conseils » de son supérieur, le chef de la sûreté de wilaya de Tlemcen, sur qui tous les yeux sont braqués. Selon nos investigations, ce groupe de policiers, qui agissait comme une pègre maffieuse, évoluait dans un climat de règlements de compte et de guerre entre les services. Un environnement qui suscitait la peur dans une ville frontalière qui faisait dire à ses autochtones : « A Maghnia, nous sommes tous en sursis. » Alors que l'enquête approche de son épilogue, beaucoup des personnes impliquées dans ces affaires de narcotrafic vivent dans le faste et l'ostentation. Les jours à venir mettront à nu le grave comportement de ceux qui sont censés protéger le citoyen et ses biens. Tlemcen De notre bureau