Le commissaire de police de Ghazaouet, D.D (anciennement celui de Maghnia) et quatre agents de la sûreté urbaine de Maghnia, dont deux officiers, ont été suspendus de leur fonction et déférés devant le magistrat instructeur de cette ville. L'affaire qui suscite moult commentaires dans cette région frontalière a trait à un grand scandale dans le milieu des narcotrafiquants. Il y a quelques mois, suite à un appel anonyme, les services de police découvraient, dans un quartier populaire de Maghnia, un véhicule à bord duquel étaient minutieusement dissimulés près de 3 quintaux de résine de cannabis et un extrait de naissance, près du domicile de Boubekeur B. Et il n'en fallait pas plus aux services de sécurité, en présence du commissaire de police précité, pour encercler le domicile et arrêter le suspect (actuellement en détention préventive à la maison de rééducation de Tlemcen). L'affaire n'en resta pas là : niant les faits, M. Boubekeur a parlé de machination et sa famille ne tarda pas à déposer plainte devant les hautes autorités de l'Etat, entre autres la DGSN. Disparition d'informations Les jours suivants mettront à nu certaines « erreurs commises par des agents de police au niveau de la sûreté urbaine de Maghnia, comme par exemple, la disparition d'informations capitales contenues dans ce dossier et la dissimulation volontaire de faits ». Des sources préférant garder l'anonymat affirment que « l'énorme quantité saisie a été incinérée le jour même dans des conditions obscures ». Pourquoi tant de célérité, alors que l'affaire n'était qu'à son prologue ? C'est là une interrogation qui entoure cette affaire avec davantage de scepticisme et beaucoup de conjectures. En plus, quel esprit rationnel, fût-il trafiquant, accepterait-il de laisser un véhicule bourré de drogue, portes ouvertes, devant son domicile ? En outre, selon nos investigations, les témoignages comportent de graves contradictions. Ici, à Maghnia, on ne va pas par quatre chemins pour qualifier cette affaire de « guerre des services et de complot. » Au profit de qui ? Au détriment de qui ? Et la suspension et l'audition de policiers ne fait que confirmer cette thèse. Mais, à l'heure qu'il est, et l'instruction en cours aidant, les éléments de l'enquête ne font que médiatiser une grave affaire qui aboutira à un grand scandale. Nous y reviendrons.