Dans l'administration locale, les questions de développement économique et social ont, ces derniers jours, paru mettre à l'épreuve la paisible apparence de la coexistence entre l'exécutif et les élus de l'Assemblée populaire de wilaya. Cette coexistence, dénuée de toute cogestion, avait atteint un régime de croisière tant et si bien que l'on avait cru qu'élus et exécutif ne faisaient qu'un. Jusqu'aux dernières visites du wali dans les établissements scolaires de onze communes sur les douze que compte la wilaya, elle a réussi à surmonter sans crise publique, voire sans éclats majeurs, les défaillances inhérentes à la réalisation des programmes de logements, des investissements, de l'urbanisme et de la construction et des Domaines. L'approbation du budget de wilaya 2007 s'est effectuée sans heurt et sans opposition. Mais voilà qu'intervient le drame que vivent plus de 90% des établissements scolaires, notamment ceux des communes et des localités éloignées comme Chetaïbi, Oued El Aneb, Oued Zied, Kharaza, Hadjar Dis, Merzoug Amar, Chorfa, El Eulma, Berrahal… L'on n'a rien vu encore de ceux implantés dans le chef-lieu de wilaya. Ils sont prévus pour être visités après les vacances, mais tout porte à croire que beaucoup sont dans un état aléatoire. Coexistence battue en brèche aussi par l'absence de perspectives de développement dans les secteurs de l'habitat, du tourisme et de la pêche. Au lendemain des élections pour le siège de sénateur, cette insuffisance pourrait remettre en cause cette bonne entente. « Nous n'avons pas cessé à chaque occasion d'alerter le wali sur la situation de décrépitude qui caractérise le secteur de l'éducation. Des membres de notre institution ont réalisé une enquête approfondie. Leurs conclusions étaient très alarmantes. Les écoles particulièrement celles du primaire sont dans un état désastreux. La décision du wali de dégager une enveloppe financière pour le lancement de travaux d'urgence est très pertinente », révèle un des élus de l'APW. Pour d'autres de ses pairs, le dossier des établissements scolaires ne se pose pas en termes financiers, mais dans la désignation de ceux appelés à les gérer. Certains ont estimé que le laisser-aller, les abandons de poste constants et l'indifférence des directeurs face à la décrépitude de leur école, collège ou lycée, méritent d'être sévèrement sanctionnés.