A la veille de l'élection d'un sénateur, les partis de l'alliance présidentielle se présenteront en force mais en rangs dispersés, voire totalement opposés. FLN et RND se feront représenter par Saïd Bouhadja et Miloud Chorfi, les portes paroles respectifs des deux partis. Se livrant une lutte acharnée pour le poste de sénateur, les deux partis auront réussi à détourner à leur profit le colloque sur Houari Boumediene. C'est ainsi qu'à la fin de la cérémonie d'ouverture, le travail de l'ombre reprendra le dessus. Pendant que les militants et responsables du RND se regroupaient sous une pluie battante autour de Miloud Chorfi, les partisans du FLN n'auront aucune peine à organiser une véritable rencontre au sein même de la maison de la culture. Présidée par Saïd Bouhadja, ce conclave réunira élus et militants du FLN. Sans ambages, le porte-parole du parti rappellera les recommandations de Abdelaziz Belkhadem sur la nécessaire cohésion du corps électoral qui se compose de 116 élus. Saïd Bouhadja se fera menaçant à l'égard des élus qui seraient tentés de glisser un bulletin nul. De manière insidieuse, il fera comprendre à ses ouailles la nécessité de recourir au bulletin tournant. La formule déjà expérimentée auparavant avec succès, n'est pas infaillible. Elle consiste à sacrifier le premier bulletin de vote qui servira ensuite à l'ensemble des élus. Une fois dans l'isoloir, le votant n'aura qu'à glisser le bon bulletin dans l'enveloppe et à ramener celui déjà en sa possession, qui servira comme preuve de sa discipline partisane. De la sorte, l'électeur qui transgressera la règle sera vite démasqué. Sauf s'il décide de mettre le second bulletin dans sa poche droite et glisser dans l'urne une enveloppe vide. De son côté, le MSP ne désespère pas de rassembler les récalcitrants des deux camps. Avec seulement une quarantaine d'élus, ce parti espère profiter des dissensions à l'intérieur de ses alliés de l'alliance présidentielle.